Joseph-Nicolas Barbeau du Barran, dit
Age : Né à Magnan (Gers), 33 ans en thermidor.
Fonctions politiques : Elu député du Gers à la Convention le 5 septembre 1792, membre du Comité de sûreté générale depuis le 13 octobre 1793
Sommaire
Débuts politiques de Barbeau Du Barran
Joseph-Nicolas Barbeau Du Barran devint procureur-syndic du Gers dans les premières années de la Révolution, puis fut envoyé par ce département à la Convention en septembre 1792. Il y siégea sur les bancs de la Montagne, mais retourna dans son département en mission pendant quelques semaines(1)cf. A. ROBERT & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t. I, p. 159.
Du Barran au sein du Comité de sûreté générale
Du Barran intègre le Comité de sûreté générale en octobre 1793, en même temps que Jagot, Louis du Bas-Rhin et Laloy, en remplacement de membres démissionnaires ou appelés en mission(2)cf. Emilie CADIO, Le Comité de sûreté générale (1792-1795), in La Révolution française — Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française 3|2012, pp. 4-5.
Au nom du Comité, il fut le rapporteur devant la Convention d’une quinzaine de grandes affaires, aux côté de Voulland (une quarantaine d’affaires), Amar (17 affaires), Vadier (14) et Lacoste (13)(3)cf. E. CADIO, Le Comité de sûreté générale (1792-1795), in La Révolution française — Cahiers de l’IHRF 3|2012, p. 9 .
Les membres du Comité se répartissant le travail par régions, Barbeau du Barran fut chargé, avec Louis du Bas-Rhin et Le Bas, de celle de l’Ouest(4)cf. E. CADIO, Le Comité de sûreté générale (1792-1795), in La Révolution française — Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française 3|2012, p. 6 .
Avec Cambon, Dupuis, Moyse Bayle et Robert Lindet, il est chargé le 9 nivôse an II par le Comité de salut public, le Comité de sûreté générale, le Comité des finances et la Commission des subsistances de surveiller la commission formée de dix banquiers et agents de change, chargée de recenser et de collecter ces créances pour le Trésor public, à la tête de laquelle se trouve le banquier suisse Perregaux(5)cf. Albert MATHIEZ, Encore le banquier Perregaux, Annales révolutionnaires 1920, p. 238.
Du Barran pendant le 9 Thermidor
8 thermidor
La veille de l’arrestation de Robespierre, Du Barran aurait accompagné Billaud-Varenne et Collot d’Herbois aux Jacobins, (il en témoignera à la Convention dans la fin de séance du lendemain(6)cf. Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, p. 337). Selon l’historien Ernest Hamel, il en aurait été chassé avec son collègue Charles Duval à la suite de Collot et Billaud (ce dernier en témoigna le lendemain à la Convention en fin de première séance)(7)cf. Ernest HAMEL Thermidor, Paris, Jouvet & Cie, 1891, p. 272.
9 thermidor
Vraisemblablement en début d’après midi, Du Barran, Lacoste et Moyse Bayle chargent Pasté d’arrêter Payan et de l’incarcérer à Sainte-Pélagie(8)cf. Arnaud-Louis-Raoul de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, Plon, 1879, p. 157 (+ note 2), où fut également envoyé Dumas.
A la fin de la première séance de la Convention, Du Barran se charge de commander un repas pour les cinq députés arrêtés, Robespierre, Saint-Just, Couthon, Robespierre jeune et Le Bas(9)cf. Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 221 (notes 1-2), d’après A. N., F7 4406 B (liasse de fructidor an II). Avec Vadier et Billaud-Varenne, il signe un acte rédigé par Barère qui défend aux six chefs de légion de la force armée parisienne d’envoyer 400 hommes à la Commune, Mathis, chef de la 3e légion, ayant averti Thuriot vers la fin de la séance des démarches d’Hanriot dans ce sens(10)Martel reproduit l’ordre in extenso dans son ouvrage. Cf. A.-L.-R. de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, pp. 195-196; Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 205-206, d’après A. N., AFII 47 pl. 363 p. 2 (minute de la main de Barère) et AFII 47 pl. 364 14.
Dans les premières heures de la séance extraordinaire du Conseil général, Payan rédige une proclamation en réponse à celle de la Convention, dressant l’éloge des députés arrêtés et désignant Bourdon de l’Oise (accusé d’avoir calomnié la Commune), Du Barran, qualifié de « vicomte », Amar, Collot d’Herbois et Barère comme leurs ennemis(11)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 223 ; P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 46 (note 1), d’après A. N., F7 4432, pl. 1, 40.
Du Barran est également inclus dans la liste des factieux désignés plus tard dans la soirée par la Commune, aux côtés de Collot d’Herbois, Amar, Léonard Bourdon, Fréron, Tallien, Panis, Carnot, Dubois-Crancé, Vadier, Javogues, Fouché, Granet, Moyse Bayle. Tous doivent être « arrêtés pour délivrer la Convention de l’oppression où ils la retiennent », pour avoir « osé plus que Louis XVI lui-même, puisqu’ils ont mis en état d’arrestation les meilleurs citoyens. »(12)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, p. 223, d’après A. N., F7 4432 Le nom de Du Barran y est cité deux fois.
10 thermidor
Avant midi, sous l’effet probable de protestations des membres du Conseil général arrêtés par les comités révolutionnaires de leur section et ramenés en masse à l’Hôtel de Brionne, Du Barran expose à la Convention le cas de ceux qui n’auraient assisté que passivement à ses délibérations, et promet en conséquence un examen de leur conduite au cas par cas(13)cf. Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 344 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 327-328.
Barbeau Du Barran après Thermidor
Du Barran est solidaire de ses anciens collègues des comités de l’an II incriminés dès fructidor par Lecointre. Comme nombre d’entre eux il est emprisonné après les émeutes de prairial an III et se retire de la vie politique après l’amnistie de brumaire an IV. Son département le renvoie pourtant siéger à la Chambre des représentants des Cent-Jours, ce qui lui vaut son exil en Suisse en 1816, où il meurt la même année(14)cf. A ROBERT & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t. I, p. 159.
Réferences