COUTHON

Georges-Auguste Couthon

Age : Né à Orcet, 38 ans en thermidor

Adresse : 366, rue Saint Honoré

Profession : Avocat

Fonction(s) : Elu député du Puy-de-Dôme à la Convention le 6 septembre 1792. Membre du Comité de salut public du 10 juin 1793 au 9 Thermidor an II.

Sommaire

Parcours et débuts politiques de Couthon

  • Description physique : Barante le décrit comme « Le teint mat, des traits fins et fermes, le regard à la fois doux et passionné, une voix persuasive et facilement émue (…). Il parle avec noblesse, intérêt, facilité, toujours dans un ton grave et ému. »(1)cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 100

Fils d’un notaire, Couthon fait ses études de droit à Reims et devient avocat à Clermont en 1785(2)cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 99. Initié en Franc maçonnerie, il figure sur les tableaux de la Loge Saint-Maurice de l’Orient de Clermont à partir de 1786(3)cf. Franc-maçonnerie et politique au siècle des lumières : Europe-Amériques, p. 108. Egalement membre de la société littéraire, il écrit des pièces de théâtre dont l’une sera jouée en 1791 : L’Aristocrate converti.

A la Révolution, il intègre la société des Jacobins de Clermont et les autorités municipales, avant d’être élu député du Puy-de-Dôme à l’Assemblée Législative en 1791, puis à la Convention l’année suivante(4)cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 99. Sur le plan religieux, il est déiste. En 1792, il défend la liberté de culte(5)cf. Franc-maçonnerie et politique au siècle des lumières : Europe-Amériques p. 110.

Porté vers la conciliation, il blâme les Massacres de septembre et hésite durant les premiers mois entre Girondins et Montagnards, avant d’opter pour ces derniers entre le procès du roi et la crise de mai-juin 1793. Il défend toutefois Robespierre dès novembre 1792 contre les attaques de Louvet et Barbaroux(6)cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, pp. 99-100 ; A. ROBERT & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t. II, Bourloton, 1890, p. 211.

Couthon représentant en mission

Mission dans le Puy-de-Dôme

Couthon fut d’abord envoyé fin août 1793 dans le Puy-de-Dôme, dont Rovère et Dubois-Crancé soupçonnaient les autorités locales de sympathies envers le fédéralisme lyonnais(7)cf. Marie-Madeleine SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 512. Il parvient à recréer une unité tout en faisant accepter au département les réquisitions et l’engagement grâce au soutien des sociétés populaires et des autorités régulières, sans avoir eu à pratiquer de destitutions(8)cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 pp. 514-517.

Bien que déployant une grande efficacité dans la nomination de responsables compétents, usant parfois de son réseau de connaissance pré-révolutionnaire dans la région(9)cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983, pp. 529-534, il doit parfois composer, comme quand il dût se résigner à placer un individu peu fiable, Dulac, à la tête du Comité de salut public de Thiers(10)cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 pp. 531, 534. S’il ne s’agit pas du même Dulac qui se présente comme agent du Comité de salut public « pour les manufactures d’armes et de salpêtre » et affirme avoir lu la proclamation de Barras sur la place de Grève le 9 Thermidor, ce dernier se plaint à Legendre en frimaire an III d’être incarcéré parce qu’on l’a confondu avec un agent de Couthon(11)cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. I, p. 199.

A cette époque, les sociétés populaires de Clermont lui demandent de porter le prénom d’Aristide(12)cf. Franc-maçonnerie et politique au siècle des lumières : Europe-Amériques p. 110, incarnation de la vertu et du courage pendant les guerres médiques.

Bien que demeurant à Clermont après le départ des contingents auvergnats vers Lyon, il s’oppose à Dubois-Crancé sur l’idée d’un long siège pour prendre la ville insurgée, soutenant l’avis de Maignet sur place pour l’attaque généralisée(13)cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 pp. 523-524.

A travers sa mission dans le Puy-de-Dôme, Couthon a contribué à faire émerger une vision jacobine de l’armée : pour ne pas que l’effort de conscription n’aliène au camp révolutionnaire la population de son département d’origine, il crée les « commissaires civils », chargés de rassembler les conscrits puis de servir d’intermédiaires entre eux et la hiérarchie militaire, ainsi qu’avec leur département d’origine(14)cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 pp. 520-522. Ils participent à l’édification d’une armée faisant partie intégrante de la société civile, et non hermétiquement séparée de celle-ci(15)cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 pp. 540-541.

Entre novembre et décembre 1793, il semble accompagner le mouvement déchristianisateur dans le Puy-de-Dôme (par sa présence durant une mascarade à Billom le 20 brumaire, un autodafé à Issoire le 26 où il soutient le mouvement abdicataire, ou la prise avec Maignet du décret sur les funérailles du 7 frimaire, proche de celui de Fouché)(16)cf.Martine BRACONNIER, Robespierre & Couthon, in Actes du colloque Robespierre. De la Nation artésienne à la République et aux nations, Lille, 1994, pp. 184-186.

Mission à Lyon

Couthon rejoint Maignet(17) sur leur répartition des tâches, cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 527 le lendemain de la fin du siège de la ville le 9 octobre. Ils empêchent que les troupes de Dubois-Crancé ne se livrent aux vengeances et au pillage(18)cf. Louis MADELIN, Fouché 1759-1820, Paris, Plon, 1903, p. 121 (pratique autorisée par Carnot(19)cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 524), établissent une commission de justice militaire, chargée de juger militairement les personnes reconnues avoir été prises les armes à la main(20) d’après une loi du 19 mars 1793 qui condamne à mort tous les rebelles vendéens et chouans pris les armes à la main. Cette loi s’étend au fur et à mesure des événements, aux émigrés combattants dans les armées coalisées ou dans l’armée de Condé, puis aux rebelles fédéralistes. En 31 séances, du 12 octobre 1793 au 28 novembre 1793, cette commission jugera 176 personnes et en condamnera à mort 106(21)Sur la création, composition, actes et dissolution de cette commission militaire, cf. Salomon de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon et de Feurs, Lyon, 1879, pp. 41-63.

Une Commission de justice populaire (appelée aussi Tribunal Révolutionnaire de Ville-Affranchie) est également mise en activité le 20 vendémiaire, composée notamment de Dorfeuille, son président (commissaire des représentants du peuple à Roanne), et D’Aumale, secrétaire des représentants, chargée de poursuivre les « conspirateurs de cabinet« (22)cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 525. A la fin de sa mission — il est rappelé par la Convention le 9 brumaire (30 octobre)(23)cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 526 — Couthon destitue le directoire du département du Puy-de-Dôme et le 13 brumaire (3 novembre) en fait arrêter les membres qui avaient écrit aux fédéralistes lyonnais, pour parer aux critiques d’indulgence faites à Paris par Dubois-Crancé et amorcer la transition avec la plus grande dureté annoncée de ses successeurs Collot d’Herbois et Fouché(24)cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 537 (+ note).

Retour de Couthon à Paris

Intérêt soutenu pour Lyon

Dans sa correspondance avec Couthon fin germinal et début floréal, Reverchon, représentant à Lyon, défend l’action de son prédécesseur Fouché(25)cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. III, pp. 64, 75 et dénonce l’influence d’une quinzaine d' »amis de Châlier », qui désorganisent la vie économique de la ville et veulent régner par la terreur. Il fait le pronostic qu’ils se seraient bien entendus avec Dubois-Crancé(26)cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. III, p. 61 et qu’ils se sont gagnés certaines personnalités à Lyon, comme D’Aumale(27) son avis sur ce personnage s’est déprécié, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. III, pp. 62, 67, ainsi qu’à Paris.

Demeuré à Lyon depuis le départ de Couthon, Laporte(28)cf. Michel BIARD, Collot d’Herbois, P.U.L., 1995, p. 129 se plaint de ne plus avoir de nouvelles de lui dans une lettre de fin prairial, et lui mentionne des rivalités entre autorités locales et autorités extraordinaires, au motif probable que ces dernières n’avaient pas ou peu été composées de Lyonnais. C’est Collot d’Herbois qui aurait souhaité que cela se passe ainsi, quand Laporte lui-même aurait préféré un saupoudrage de militants parisiens au milieu de fonctionnaires locaux. Il demeure cependant solidaire des Commissions temporaires lyonnaises, arguant du fait que ceux qui sont allés se plaindre à Paris auraient dû auparavant les en avertir, Laporte et ses collègues se considérant « juges de première instance« (29)cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. III, pp. 80-81.

Doit-on voir là des efforts des collègues de Fouché, de moins en moins productifs avec le temps, pour contrer les rumeurs défavorables à la mission lyonnaise qui transpiraient à Paris ?

Une proximité croissante avec l’Incorruptible

A partir de germinal-floréal an II, Couthon se solidarise entièrement avec le rejet de l’athéisme défendu par Robespierre depuis le 26 brumaire(30)cf. Martine BRACONNIER, Robespierre & Couthon, in Actes du colloque Robespierre. De la Nation artésienne à la République et aux nations, Lille, 1994, pp. 187-188. Peu après la chute des dantonistes, il annonce à la Convention « un projet de fête décadaire dédiée à l’Eternel dont les hébertistes n’ont pas ôté au peuple l’idée consolante », anticipant le projet de décret sur les fêtes décadaires que Robespierre présentera le 18 floréal(31)cf. Albert MATHIEZ, La réorganisation du Gouvernement révolutionnaire, AHRF 1927, pp. 64-65.

Durant cette période, Couthon a participé à une commission parlementaire(32)dont la création avait été décidée par décret du 27 germinal, suite au rapport de Saint-Just de la veille, « chargée de rédiger en un code succinct et complet les lois qui ont été rendues jusqu’à ce jour, en supprimant celles qui sont devenues confuses« . Elue le 3 floréal an II (22 avril 1794), elle comprenait également Cambacérès et Merlin de Douai, membres du Comité de Législation(33)cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 64. Le 11 prairial, Couthon annonce la présentation imminente du plan général du code de lois(34)cf. Annie JOURDAN, La Convention ou l’empire des lois — Le Comité de législation et la commission de classification des lois in La Révolution française — Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française, 2012 p. 9.

En osmose avec Robespierre sur l’idée de vertu, il rédige le rapport de loi du 22 prairial, qui réorganise la loi des suspects au nom d’un primat de la morale sur le droit(35)cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 100.

Couthon à l’approche des événements de thermidor

Le 26 prairial (14 juin 1794), Couthon dénonce aux Jacobins la persistance de « l’ombre des Danton, des Hébert et des Chaumette » comme dernier faux-nez de la faction de l’étranger. Bien qu’irréprochable dans son ensemble, la Convention abrite en son sein une poignée de membres (une demi-douzaine tout au plus) qui dépeignent à leurs collègues l’action des Comités de salut public et de sûreté générale comme tyrannique, alors que ceux-cis « veulent le bonheur de la patrie, la République entière ou la mort ». Grâce à des listes de proscription qu’ils ont eux même rédigé, les conspirateurs ont persuadé plusieurs de leurs collègues que la liberté de 18 d’entre eux était menacée. Revenant sur les incidents du 24 prairial et sur l’arrestation d’un « nouveau Ladmiral » qui souhaitait la destruction des Comités, il en appelle à une vigilance accrue et annonce un ultime « combat à mort » contre les ennemis de la Révolution(36)cf. Alphonse AULARD, La Société des Jacobins t. VI, Paris, 1897, pp. 178-179. Le 6 messidor (24 juin), il adresse des critiques envers Rousseau, rédacteur du Journal de la Montagne sur la façon dont furent rapportées des réclamations contre Lebon, dont Guffroy s’était fait le porte-parole à la Convention. Sans vouloir préjuger de leur exactitude, il déplore que les propos de Guffroy — dont il rappelle qu’il n’est plus membre des Jacobins — aient été rapportés « avec une certaine affectation » dans de nombreux journaux, alors que Lebon est réputé pour avoir « fait le plus grand bien » dans le département où il a été missionné. Parfois soutenus par l’étranger, ces journaux — dont Rousseau s’est peut être inconsidérément inspiré sur cette affaire — allient souvent d’inutiles flagorneries envers les Comités de salut public et de sûreté générale à des révélations supposées provenir de pays neutres, qui sont propres à affaiblir la République face à ses ennemis. Dépeignant à nouveau comme inéluctable « la résolution d’exterminer tous ceux qui ne veulent pas la République », il réitère son appel à la vigilance. A sa suite, Robespierre poursuit sur les calomnies que la presse peut parfois contribuer à diffuser(37)cf. A. AULARD, La Société des Jacobins t. VI, pp. 187-189.

Les 1er, 15 et 19 messidor, trois arrêtés du Comité de salut public chargeaient Couthon de se rendre en mission successivement  à Rouen, auprès de l’armée du Midi puis enfin à La Rochelle et Bordeaux. Aucune de ces missions n’avait été réalisée le 9 thermidor(38)cf. Albert MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 161 (+note). Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier affirmeront dans leur Réponse à Laurent Lecointre que sans plus de succès, Robespierre aurait proposé à Collot d’Herbois puis à Billaud-Varenne de partir en mission au printemps de l’an II(39)cf. Réimpression de la Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre, in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 170 (note).

Aux côtés de Robespierre, Couthon est le principal intervenant à s’exprimer le 23 messidor sur la situation lyonnaise. Alors que la ville est déclarée « régénérée » par l’action des « Amis de Chalier », Couthon fait acclamer trois d’entre eux, Gravier, Fillion et Emery, devenus jurés au Tribunal Révolutionnaire. Après que les deux orateurs aient pointé la passivité de Dubois-Crancé comme responsable de l’évasion du général royaliste Précy, Couthon obtient son exclusion de la société et le relie aux intrigues visant à perdre le Comité de salut public. Couthon termine en rappelant que le gouvernement doit constamment marcher entre le modérantisme et l’excès, mais aussi l’imminence de la fête du 14 Juillet(40)cf. A. AULARD, La Société des Jacobins t. VI, pp. 215, 218-219.

Le 26 messidor, un arrêté du Comité de salut public rédigé de sa main rappelle instamment Dubois-Crancé de sa mission militaire à Rennes(41)cf. Alphonse AULARD, Recueil des actes du Comité de Salut public t. XV, juillet août 1794, p. 158. Il appuie le même jour aux Jacobins un citoyen de Troyes rescapé de la Commission des 24, mise ne place par Danton et Rousselin. Ajoutant l’athéisme à son oppression taxatrice, Couthon promet à ce dernier le Tribunal révolutionnaire alors que le Comité de salut public est saisi de l’affaire(42)Les agissements de Rousselin avaient déjà été dénoncés aux Jacobins un mois auparavant. Cf. A. AULARD, La Société des Jacobins t. VI, pp. 176-177, 219.

Séance des Jacobins du 6 thermidor

La séance est en grande partie consacrée à l’allocution de Couthon, qui débute en réaffirmant que la concorde règne au sein du Gouvernement révolutionnaire. Comme Barère la veille à la Convention, il attribue les rumeurs propagées à une malveillance anti-patriotique, tout en ne niant pas des mésententes passées — « S’il y a eu des divisions entre les personnes ; il n’y en a jamais eu sur les principes : et je dois dire que la Convention, dans sa très-grande majorité, est d’une pureté exemplaire. »
Il implique le Comité de sûreté générale pour l’excuser aussitôt — « Je n’inculpe point les membres, ils ont les intentions pures ; mais je dirai que ce comité a été entouré de scélérats ; des actes arbitraires exercés en son nom ont porté l’épouvante dans le cœur des patriotes ». Il poursuit sur l’exemple de Sénard(43)Couthon rédigera le lendemain son acte de destitution du poste d’agent national de Tours, cf. A. AULARD, Recueil des actes du Comité de salut public t. XV, p. 416, dont les excès ont fini par être admis par le Comité de Sûreté Générale(44)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, pp. 386-387.

Revenant sur les troubles du début de la séance(45)Brièvement évoqués par l’auteur du Journal de la Montagne. Cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837 p. 385 : « Robespierre vous a dénoncé ce qui s’est passé aujourd’hui dans les tribunes de la Convention ; il aurait pu ajouter ce qui s’y est passé hier. Le résultat de cette manœuvre est que les malveillans en accusent les Jacobins et les patriotes énergiques »(46)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, p. 386.
Animé de l’étranger, ce courant « existe jusque dans le sein de la Convention nationale. Heureusement qu’ils y sont en bien petit nombre, très-petit nombre, et que la vertu et l’énergie de la Convention nationale peuvent écraser à volonté les cinq ou six petites figures humaines, dont les mains sont pleines des richesses de la République, et dégouttantes du sang des innocens qu’ils ont immolés. »(47)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, p. 387 Si les propos rappellent ceux du 26 prairial, les intrigues ne ciblent plus les deux Comités de gouvernement, mais les Jacobins et patriotes authentiques…

Se défendant vivement de vouloir attenter à la représentation nationale, il demeure vague sur l’identité et les modalités d’exclusion de ces quelques perturbateurs — « Je ne propose ici aucune mesure particulière (…), je demande seulement que les hommes de bien se rallient, que des représentans purs se détachent de ces cinq ou six êtres turbulens, et que, dès ce jour, ils décrivent la ligne de démarcation entre eux et les méchans. »(48)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, p. 388
Sur le volet militaire, il critique le principe de l’établissement de l’Ecole de Mars(49) que défendra Le Bas lors d’une brève intervention, cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837 p. 389 et le dégarnissement de trop nombreuses compagnies de canonniers parisiens. Le commissaire au mouvement des armées, Pille, proche de Carnot, est dénoncé nommément(50)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, pp. 388-389.
Durant la séance aurait également eu lieu un incident autour de Gouly, secrétaire aux Jacobins qui, jugeant que Robespierre et Couthon entretiennent depuis longtemps déjà le club sur des conspirations en cours, demande une séance extraordinaire pour le lendemain, afin que ces derniers s’expliquent plus nettement sur la situation. L’Incorruptible aurait contré l’initiative en demandant la question préalable(51)cf. G. WALTER, Maximilien de Robespierre, Gallimard, ed. de 1989, p. 457, d’après une déposition post-thermidorienne de Gouly restée inédite (B.N., 8° Ln27. 8972).

Séance de la Convention du 8 thermidor

Sommé par Panis de désigner les six représentants dont il avait souhaité la proscription, Couthon aurait refusé entrer dans une dénonciation de ses collègues, à laquelle il préférerait donner « sa démission de membre du Comité de salut public »(52)cf. Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, tome 10, p. 542, d’après Gazette historique…, n° 210 ; Annales de la République française, t. IV, n° 238, p. 4

Séance des Jacobins du 8 thermidor

Lors de cette séance où Robespierre relit le discours dont la Convention n’avait pas voté l’impression, Couthon intervient après l’expulsion de ses collègues Billaud-Varenne et Collot d’Herbois. Il y renouvelle partiellement ses propos du 6 thermidor sur les comités, mais en réponse à Collot, qui avait demandé « que le discours de Robespierre fût mis à l’ordre du jour, pour être dorénavant l’objet des discussions de la société. », il réplique en demandant pour sa part « la discussion non pas du discours de Robespierre, mais de la conspiration ; nous les verrons paraître à cette tribune, les conspirateurs ; nous les examinerons, nous verrons leur embarras, nous retiendrons leurs réponses vacillantes ; ils pâliront en présence du Peuple, ils seront convaincus et ils périront ».(53)cf. G. MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 pp. 500-501, d’après La Correspondance politique de Paris et des départements, n° 90 du 10 thermidor an II

  • Pendant le 1er Empire, l’historien Lacretelle fait état d’un Couthon qui aurait livré durant cette séance une liste de 40 Montagnards à arrêter pour s’être opposés au discours de Roberspierre (Lacretelle nomme Tallien et Fréron), auxquels Dumas promet le Tribunal Révolutionnaire. Payan finit en désignant les Comités comme le centre de la conjuration à abattre(54)cf. Charles de LACRETELLE Histoire de France pendant le XVIIIe siècle, t. XII, ed. de 1825, pp. 84-87.

Couthon pendant les 9 et 10 thermidor

Avant la séance de la Convention

D’après la Réponse commune de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier à Laurent Lecointre, Couthon aurait rejoint le Comité de salut public vers 10 h. du matin, alors que celui-ci, réuni avec des membres du Comité du sûreté générale, se concerte « sur la proclamation, sur Hanriot et ses complices », traduction des mesures prises durant réunion de crise de la nuit précédente, consécutive à la séance des Jacobins.

« La discussion se faisait, lorsque Couthon entre et demande, d’un air assez troublé, à connaître le sujet de la délibération. Lorsqu’on le lui expose, il dit que nous allons faire la contre-révolution, et que c’est là le moyen de produire un mouvement terrible dans Paris; qu’Hanriot lui a paru un bon patriote. »

Les comités dédaignent les observations de Couthon, et approuvent les projets d’accusation et la proclamation.

« Couthon attaque alors Carnot, personnellement, et lui dit (…) :
Je savais bien (…) que tu étais le plus méchant des hommes.
Et toi le plus traître, lui répond Carnot. »(55)cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 160 (note)

Le membre du Comité de sûreté générale Rühl témoigna qu’à son arrivée à 11 h. du matin, il trouva Couthon faisant à ses collègues un long discours incriminant Dubois-Crancé. S’appuyant sur des documents à charge qu’il avait amenés, il réclamait un décret d’arrestation pour le député et défiait ses collègues des deux comités de gouvernement de le blanchir après en avoir examiné les pièces. L’épisode se prolongea jusqu’à ce que Couthon reçut d’un huissier de la Convention un billet de Saint-Just l’informant qu’il s’était rendu directement à la Convention, au lieu de soumettre son discours à l’approbation de ses collègues comme il en avait été convenu. Après que Couthon eût déchiré la lettre pour la soustraire aux autres membres des comités, ses collègues en déduisirent que son réquisitoire contre Dubois-Crancé n’était qu’un subterfuge destiné à leur faire perdre leur temps et permettre à Saint-Just d’aller au bout de son discours(56)cf. R. COBB – Les témoignages de Rühl, AHRF 1955, p. 112 ; Un discours du conventionnel Rühl, in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XIII, 1887, pp. 372-376 ; Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 160 (note).

Couthon à la Convention

Couthon se tait pendant l’essentiel de la séance, jusqu’à l’attaque de Fréron à son encontre à propos de sa dénonciation faite aux Jacobins le 6 thermidor contre cinq ou six têtes de députés. En qualifiant de « passe temps royal » ce nouveau sacrifice de conventionnels, qui seraient « autant de degrés pour monter au trône » Fréron fournit la première évocation officielle des visées royales de la faction robespierriste(57)cf. B. BACZKO, Comment sortir de la Terreur p. 19, Gallimard, 1989. Le député infirme rétorqua ironiquement en montrant ses jambes inertes : « Je voulais arriver au trône, oui ! »(58)cf. Archives Parlementaires, t. XCIII, p. 555 ; Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, p. 335

L’incarcération de Couthon

Après avoir été décrétés d’arrestation à la séance de la Convention, Couthon, Robespierre, Saint-Just, Le Bas et Augustin Robespierre sont amenés vers 17 h. dans les locaux du Comité de sûreté générale. Peu de temps après, Hanriot et ses aides de camp essayent de s’y introduire pour les délivrer. Il les rejoint, garrotté, après s’être fait maîtriser par les gendarmes des tribunaux(59)cf. Rapport du brigadier de gendarmerie Jeannolle daté du soir même (A. N., F7 4432) (Courtois mentionne pour sa part cinq gendarmes à cheval de la 29e division(60)cf. Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 219, d’après Edme-Bonaventure COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Paris, de l’Imprimerie nationale, floréal an IV, p. 65 (notes 4 & 5)).
Constatant qu’ils essayaient de communiquer avec Hanriot, les cinq députés sont bientôt conduits par l’huissier Chevrillon dans le secrétariat du Comité(61)cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Paris, de l’Imprimerie nationale, floréal an IV, pp. 66-67 (note 2, attestation de Chevrillon) ; Ordre de transfert du Comité de sûreté générale (A. N., F7 4432). On leur sert à diner avant de les expédier dans leurs prisons respectives entre 18h30 et 19 h.(62)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 221 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 210-211

Couthon est conduit à La Bourbe (ou Port-Libre), où il est installé sur un lit dans le greffe, l’établissement étant réservé aux femmes et dépourvu de secret, ce qui encouragea le concierge à prévenir l’Administration de Police(63)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 210-211 ; A. N., F7 4656. Celle-ci envoya deux administrateurs, dont Bergot, pour le libérer, qu’il refusa de suivre au terme d’un quart d’heure de discussions(64)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 289 (note 2) ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 218-219, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n°XXXV (1re pièce), p. 198 (déposition du concierge de Port-Libre). Sans attendre les résultats de leur initiative, l’Administration de Police informa la Commune de sa libération, qui fut annoncée au cours de sa séance extraordinaire vers 19h30(65)cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n°XI, p. 101 ; « Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance », in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 50.

Après 21 h., un canonnier répercutera à la Convention l’information selon laquelle Couthon aurait rejoint Robespierre à la Mairie, et que tous deux y « conspirent avec la municipalité »(66)cf. Archives Parlementaires, t. XCIII, p. 591 (+ note 6). Pourtant, brièvement interrogé à ce sujet le 10 thermidor, Couthon aurait justifié son refus initial de quitter sa prison : « En prison par un décret de la Convention, il ne prétend en sortir que par un autre décret. »(67)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 256 (note 1), d’après le procès verbal de Bucquet, juge de paix de la section de la Cité (A. N., AFII 47 pl. 363 52)

Mettant en parallèle ce refus de se rendre à la Commune à celui que Robespierre opposa à Lasnier, Hanriot et Coffinhal, venus le chercher à la Mairie plus tard dans la soirée(68)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 218, Albert Mathiez avance qu’il résulte  peut être d’une conduite commune établie entre les cinq députés robespierristes arrêtés, avant qu’ils ne soient dispersés dans différentes prisons(69)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 230-231. Couthon est le dernier à quitter son lieu de détention, entre minuit et 1h. du matin le 10 thermidor(70)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », p. 212, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXV (1re pièce), p. 198 (déposition du concierge de Port-Libre), probablement convaincu par le billet suivant :

« Couthon, tous les patriotes sont proscrits, le peuple tout entier est levé ; ce serait le trahir que de ne pas te rendre avec nous à la Commune, où nous sommes actuellement.

Signé : Robespierre aîné, Robespierre jeune, Saint-Just »(71)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 221, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport fait au nom de la Commission chargée de l’examen des papiers trouvés chez Robespierre et ses complices, Paris, Maret, an III, pp. 35, 183.

Ramené à l’Hôtel de Ville à la première heure du 10 thermidor

Vers 1 h. du matin, Couthon est transporté de La Bourbe à l’Hôtel de Ville(72)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 265. L’épisode qui suivit son arrivée au Comité d’exécution(73)Sainte-Claire Deville situe l’événement après 1h15 du matin. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 290 parmi Robespierre ainé et cadet, Fleuriot-Lescot et Payan, est rapporté en termes proches par les deux gendarmes qui le transportèrent, Muron et Javois(74)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 224-225, d’après A. N., F7 4432, et par l’agent du Comité de salut public Dulac (prétendument venu espionner la Commune) dans ses deux lettres de floréal et thermidor an III :

Couthon — « Il faut de suite écrire aux armées. »

Robespierre — « Au nom de qui ? »

Couthon — « Mais au nom de la Convention ; n’est-elle pas toujours où nous sommes ? Le reste n’est qu’une poignée de factieux que la force armée que noies avons va dissiper, et dont elle fera justice. »

Robespierre [après réflexion] — « Mon avis est qu’on écrive au nom du peuple français. ». Puis il s’adressa ainsi au gendarme qui avait accompagné Couthon — « Brave gendarme, j’ai toujours aimé et estimé votre corps ; soyez-nous toujours fidèle ; allez sur la porte, et faites en sorte de continuer à aigrir le peuple contre les factieux. »(75)Si Mathiez estima mineures les différences entre les deux lettres de Dulac, Sainte-Claire Deville vit la première, destinée le 6 frimaire an III au Comité de sûreté générale, comme plus sobre et plus crédible que celle adressée à Courtois, un an après les faits. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 289 (+ note 3) ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 225-226, d’après F7 4432 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXIX, p. 210

C’est vraisemblablement à la suite de cet épisode que Couthon fit, en compagnie de Robespierre, Saint-Just et Le Bas, une brève apparition au Conseil général(76)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 55 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 280. Muron et Javois procédèrent ensuite, en l’absence de Couthon mais en présence de Coffinhal, des deux Robespierre, Le Bas et Hanriot, à la fouille de l’agent du Comité de sûreté générale Longueville-Clémentières. Accompagné de Morel, agent de ce même Comité, il avait vraisemblablement rejoint le Conseil général pour mettre lui-même en exécution la mise hors-la-loi décrétée contre Hanriot(77)D’après la déclaration de Muron et Javois à l’Administration de Police régénérée du 10 thermidor, 6 h. du matin, contenue dans l’adresse de Longueville-Clementières. Cf. A. N., W 79 pp. 5-7.

Blessure durant la prise d’assaut de la Commune ?

Le pamphlet « Faits recueillis aux derniers instants de Robespierre et de sa faction (…) », probablement le premier à retranscrire ces épisodes, établit qu’un gendarme avait tiré sur Couthon(78)cf. Faits recueillis aux derniers instants de Robespierre et de sa faction, du 9 au 10 Thermidor, De l’Imprimerie de Paix, Passage-Honnoré, s.l.n.d., p. 2. Le récit peu clair qu’en fit Laroche, ouvrier de la section des Arcis semble l’attester. Alors qu’il pénétrait dans l’Hôtel de Ville, des coups de feu auraient manqué d’atteindre qui les attribua d’abord à Couthon, déjà blessé. N’accédant pas à sa demande de l’achever, Laroche l’aurait transporté au 1er étage à l’abri de l’agitation et l’y garda pendant une heure. A l’approche de troupes conventionnelles, il aurait dénoncé Couthon alors que celui-ci lui demandait son couteau. Il aurait alors reçu un coup de feu, dont un éclat blessa Laroche à la cuisse(79)cf. R. COBB, Glanes — Couthon à l’Hôtel-de-Ville le 9 thermidor, AHRF t. 24, 1952, pp. 323-324, d’après A. N., F7 4766 d. Laroche.

Dans sa lettre adressée à Courtois un an après les faits, l’agent du Comité de salut public Dulac prétendra avoir lui-même dirigé l’assaut initial des troupes de Léonard Bourdon face aux hésitations de celui-ci en raison de « deux coups de pistolet qui furent tirés en dedans ». Dulac s’attribue la découverte des députés blessés (Robespierre et Le Bas) comme l’arrestation des principaux protagonistes et cherche à invalider la version des faits soutenue par Bourdon et le gendarme Merda, indiquant notamment que personne n’avait tiré sur Couthon(80)cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXIX, p. 213.

Durant la matinée, Bucquet, juge de paix de la section de la Cité, se rend sur ordre de Léonard Bourdon à l’hospice de l’Humanité (ci-devant Hôtel-Dieu) où Couthon aurait été admis, pour s’enquérir de son état de santé. Après avoir repris connaissance, Couthon aurait déclaré qu’il se serait lui-même fait cette blessure en tombant de l’escalier qu’il essayait de descendre. Niant avoir été un conspirateur, il répondit « qu’il voudrait bien qu’on puisse lire dans son ame ». Bucquet reçut ensuite l’ordre de ramener Couthon et Gobeau, également présent, au Comité de salut public(81)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 307-308 (+ note 1), d’après le procès verbal de Bucquet (AFII 47 pl. 363 52).

Un certificat coïncide avec la description que le chirurgien Dessault fit à Bucquet sur la blessure et l’état de Couthon :

« Couthon a été amené le 10 thermidor, à 5 heures du ma­tin, à l’hospice d’humanité ; il avait au-dessus de la bosse fron­tale gauche une plaie contuse et oblique d’un pouce d’étendue pénétrant jusqu’à l’os et sans dénudation ; son pouls était fai­ble, il a été couché salle des Opérations n° 15 et pansé ; à son arrivée il paraissait être sans connaissance, mais elle lui est revenue ensuite et il a dit que sa plaie était l’effet d’une chute. [Signature illisible](82)cf. A. SOBOUL, Glanes — Sur la blessure de Couthon dans la nuit du 9 thermidor, AHRF t. 22, 1950, p. 367, d’après A. N., F7 4656.

Ultimes transferts, comparution au Tribunal révolutionnaire et exécution

Bucquet transporte ensuite Couthon au Comité de salut public(83)cf. Procès verbal de Bucquet (AFII 47 pl. 363 52), puis, avec le commandant de la Cité, à la Conciergerie vers 11 h. Ils attendent durant deux heures leur comparution dans des cachots individuels(84)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 318, d’après le rapport de Vanheck (AFII 47 pl. 365 29).

Il comparaît le second au Tribunal révolutionnaire peu après 13 h., juste après Robespierre et avant La Valette, pour constatation de son identité avant que Fouquier-Tinville ne réclame contre lui l’application de la mise hors-la-loi(85)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 320, d’après A. N., W 434 975.

Avec Robespierre et son frère, Payan, Saint-Just, Hanriot et son second Lavalette, Dumas, Fleuriot-Lescot, Vivier (qui présidait les Jacobins depuis deux jours), Gobeau et 11 autres membres de la Commune, Couthon fait partie des 22 à être reconnus hors-la-loi durant l’audience, exceptionnelle un jour de décadi. Réparti en trois charrettes, leur convoi quitte le Palais de Justice à 18 h. Accompagné par une foule nombreuse et s’étant arrêté à de multiples reprises, celui-ci n’arrive que vers 19h30 place de la Révolution. Couthon aurait été exécuté en premier(86)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 322-323, d’après le Journal de Perlet n°675 (12 thermidor an II).

Réferences

Réferences
1, 35 cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 100
2, 4 cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 99
3 cf. Franc-maçonnerie et politique au siècle des lumières : Europe-Amériques, p. 108
5, 12 cf. Franc-maçonnerie et politique au siècle des lumières : Europe-Amériques p. 110
6 cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, pp. 99-100 ; A. ROBERT & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t. II, Bourloton, 1890, p. 211
7 cf. Marie-Madeleine SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 512
8 cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 pp. 514-517
9 cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983, pp. 529-534
10 cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 pp. 531, 534
11 cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. I, p. 199
13 cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 pp. 523-524
14 cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 pp. 520-522
15 cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 pp. 540-541
16 cf.Martine BRACONNIER, Robespierre & Couthon, in Actes du colloque Robespierre. De la Nation artésienne à la République et aux nations, Lille, 1994, pp. 184-186
17 sur leur répartition des tâches, cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 527
18 cf. Louis MADELIN, Fouché 1759-1820, Paris, Plon, 1903, p. 121
19 cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 524
20 d’après une loi du 19 mars 1793 qui condamne à mort tous les rebelles vendéens et chouans pris les armes à la main. Cette loi s’étend au fur et à mesure des événements, aux émigrés combattants dans les armées coalisées ou dans l’armée de Condé, puis aux rebelles fédéralistes
21 Sur la création, composition, actes et dissolution de cette commission militaire, cf. Salomon de la CHAPELLE, Histoire des tribunaux révolutionnaires de Lyon et de Feurs, Lyon, 1879, pp. 41-63
22 cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 525
23 cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 526
24 cf. M.-M. SÈVE, Sur la pratique jacobine : la mission de Couthon à Lyon, AHRF 1983 p. 537 (+ note)
25 cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. III, pp. 64, 75
26 cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. III, p. 61
27 son avis sur ce personnage s’est déprécié, cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. III, pp. 62, 67
28 cf. Michel BIARD, Collot d’Herbois, P.U.L., 1995, p. 129
29 cf. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. t. III, pp. 80-81
30 cf. Martine BRACONNIER, Robespierre & Couthon, in Actes du colloque Robespierre. De la Nation artésienne à la République et aux nations, Lille, 1994, pp. 187-188
31 cf. Albert MATHIEZ, La réorganisation du Gouvernement révolutionnaire, AHRF 1927, pp. 64-65
32 dont la création avait été décidée par décret du 27 germinal, suite au rapport de Saint-Just de la veille
33 cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 64
34 cf. Annie JOURDAN, La Convention ou l’empire des lois — Le Comité de législation et la commission de classification des lois in La Révolution française — Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française, 2012 p. 9
36 cf. Alphonse AULARD, La Société des Jacobins t. VI, Paris, 1897, pp. 178-179
37 cf. A. AULARD, La Société des Jacobins t. VI, pp. 187-189
38 cf. Albert MATHIEZ, Divisions dans les Comités de gouvernement à la veille du 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 161 (+note)
39 cf. Réimpression de la Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre, in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 170 (note)
40 cf. A. AULARD, La Société des Jacobins t. VI, pp. 215, 218-219
41 cf. Alphonse AULARD, Recueil des actes du Comité de Salut public t. XV, juillet août 1794, p. 158
42 Les agissements de Rousselin avaient déjà été dénoncés aux Jacobins un mois auparavant. Cf. A. AULARD, La Société des Jacobins t. VI, pp. 176-177, 219
43 Couthon rédigera le lendemain son acte de destitution du poste d’agent national de Tours, cf. A. AULARD, Recueil des actes du Comité de salut public t. XV, p. 416
44 cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, pp. 386-387
45 Brièvement évoqués par l’auteur du Journal de la Montagne. Cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837 p. 385
46 cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, p. 386
47 cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, p. 387
48 cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, p. 388
49 que défendra Le Bas lors d’une brève intervention, cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837 p. 389
50 cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIII, 1837, pp. 388-389
51 cf. G. WALTER, Maximilien de Robespierre, Gallimard, ed. de 1989, p. 457, d’après une déposition post-thermidorienne de Gouly restée inédite (B.N., 8° Ln27. 8972)
52 cf. Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, tome 10, p. 542, d’après Gazette historique…, n° 210 ; Annales de la République française, t. IV, n° 238, p. 4
53 cf. G. MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 pp. 500-501, d’après La Correspondance politique de Paris et des départements, n° 90 du 10 thermidor an II
54 cf. Charles de LACRETELLE Histoire de France pendant le XVIIIe siècle, t. XII, ed. de 1825, pp. 84-87
55 cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 160 (note)
56 cf. R. COBB – Les témoignages de Rühl, AHRF 1955, p. 112 ; Un discours du conventionnel Rühl, in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XIII, 1887, pp. 372-376 ; Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 160 (note)
57 cf. B. BACZKO, Comment sortir de la Terreur p. 19, Gallimard, 1989
58 cf. Archives Parlementaires, t. XCIII, p. 555 ; Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, p. 335
59 cf. Rapport du brigadier de gendarmerie Jeannolle daté du soir même (A. N., F7 4432)
60 cf. Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 219, d’après Edme-Bonaventure COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Paris, de l’Imprimerie nationale, floréal an IV, p. 65 (notes 4 & 5)
61 cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Paris, de l’Imprimerie nationale, floréal an IV, pp. 66-67 (note 2, attestation de Chevrillon) ; Ordre de transfert du Comité de sûreté générale (A. N., F7 4432)
62 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 221 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 210-211
63 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 210-211 ; A. N., F7 4656
64 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 289 (note 2) ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 218-219, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n°XXXV (1re pièce), p. 198 (déposition du concierge de Port-Libre)
65 cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n°XI, p. 101 ; « Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance », in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 50
66 cf. Archives Parlementaires, t. XCIII, p. 591 (+ note 6)
67 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 256 (note 1), d’après le procès verbal de Bucquet, juge de paix de la section de la Cité (A. N., AFII 47 pl. 363 52)
68 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 218
69 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 230-231
70 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », p. 212, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXV (1re pièce), p. 198 (déposition du concierge de Port-Libre)
71 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 221, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport fait au nom de la Commission chargée de l’examen des papiers trouvés chez Robespierre et ses complices, Paris, Maret, an III, pp. 35, 183
72 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 265
73 Sainte-Claire Deville situe l’événement après 1h15 du matin. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 290
74 cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 224-225, d’après A. N., F7 4432
75 Si Mathiez estima mineures les différences entre les deux lettres de Dulac, Sainte-Claire Deville vit la première, destinée le 6 frimaire an III au Comité de sûreté générale, comme plus sobre et plus crédible que celle adressée à Courtois, un an après les faits. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 289 (+ note 3) ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 225-226, d’après F7 4432 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXIX, p. 210
76 cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 55 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 280
77 D’après la déclaration de Muron et Javois à l’Administration de Police régénérée du 10 thermidor, 6 h. du matin, contenue dans l’adresse de Longueville-Clementières. Cf. A. N., W 79 pp. 5-7
78 cf. Faits recueillis aux derniers instants de Robespierre et de sa faction, du 9 au 10 Thermidor, De l’Imprimerie de Paix, Passage-Honnoré, s.l.n.d., p. 2
79 cf. R. COBB, Glanes — Couthon à l’Hôtel-de-Ville le 9 thermidor, AHRF t. 24, 1952, pp. 323-324, d’après A. N., F7 4766 d. Laroche
80 cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXIX, p. 213
81 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 307-308 (+ note 1), d’après le procès verbal de Bucquet (AFII 47 pl. 363 52)
82 cf. A. SOBOUL, Glanes — Sur la blessure de Couthon dans la nuit du 9 thermidor, AHRF t. 22, 1950, p. 367, d’après A. N., F7 4656
83 cf. Procès verbal de Bucquet (AFII 47 pl. 363 52)
84 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 318, d’après le rapport de Vanheck (AFII 47 pl. 365 29)
85 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 320, d’après A. N., W 434 975
86 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 322-323, d’après le Journal de Perlet n°675 (12 thermidor an II)
Share