BILLAUD-VARENNE

Jacques-Nicolas Billaud, dit

Billaud-Varenne

Age : Né à La Rochelle, 38 ans en Thermidor an II

Adresse : 40 rue Saint-André-des-Arts

Métier : Avocat

Fonction(s) : Député de Paris à la Convention depuis le 7 septembre 1792, membre du Comité de Salut Public depuis le 5 septembre 1793

Sommaire

Billaud avant la Révolution

Aîné d’une famille d’avocats au présidial de la Rochelle depuis deux générations, Billaud-Varenne eut un parcours habituel pour cette génération de la bourgeoisie de robe qui par la Révolution allait prendre un rôle prépondérant, jalonné toutefois de quelques accidents. Ses rapports avec ses parents, toujours distants, se dégradèrent encore par la suite. Elève aux Oratoriens de Niort où se côtoyaient catholiques et protestants, il reçut une éducation classique mais ouverte aux idées nouvelles. Contrairement à nombre de ses futurs collègues, il ne s’investit pas dans les concours académiques et en 1782, quatre ans après sa prestation de serment d’avocat, il quitte la Rochelle pour rejoindre le collège des Oratoriens de Juilly (Seine-et-Marne)(1)cf. J.-N. BILLAUD-VARENNE (introduction de Françoise Brunel), Principes régénérateurs du système social, publ. de la Sorbonne, pp. 18-21 ; Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 85 ; Alfred BEGIS, Billaud-Varenne, mémoires inédits et correspondance, Paris 1893, p. 3, où il fit connaissance avec Fouché en 1784(2)cf. Louis MADELIN, Fouché 1759-1820, Paris, Plon, 1903, pp. 11-12. Il y fut brièvement « préfet de pension », et aurait perdu sa place en raison de sa passion pour le théâtre. Il s’établit alors à Paris et se maria(3)cf. A. ROBERT & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t.I, Paris, Bourloton, 1889, p. 322. Devenu avocat au Parlement de Paris, il aurait rédigé en 1787 des mémoires & notes d’audience pour Danton(4)cf. A. BEGIS, Billaud-Varenne, mémoires inédits et correspondance, Paris 1893, p. 13.

Portrait

Comme membre du Comité de Salut Public, Billaud est décrit par l’historien Bernard Gainot comme un individu taciturne, d’humeur et d’apparence austère (grand, traites réguliers et longs cheveux noirs) mais d’un total désintéressement et aux grandes capacités administratrices(5)cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 87.

Rôle politique de Billaud Varenne

Il se fait peu à peu connaître durant les premières années de la Révolution par son activité éditoriale(6)cf. J.-N. BILLAUD-VARENNE (introduction de F. Brunel), Principes régénérateurs du système social, publ. de la Sorbonne, p. 19. En 1790, après la publication de son ouvrage Le dernier coup porté aux préjugés & à la superstition, il fut, si ce n’est proche, du moins sollicité par Legendre(7)cf. A. BEGIS, Billaud-Varenne, mémoires inédits et correspondance, Paris 1893, p. 14.

Pour avoir proposé l’instauration de la République au moment de la fuite du roi, il fut chassé des Jacobins  en juillet 1791. De retour dans le club, il s’y prononça début décembre contre la guerre voulue par la Cour et les Girondins, une semaine avant Robespierre(8)cf. G. WALTER, Maximillien de Robespierre, ed. de 1989, pp. 244-247. En août 1792, il devint substitut du procureur de la Commune insurrectionnelle de Paris. Elu député à la Convention, il défendit Robespierre attaqué par le Girondin Louvet le 29 octobre. En mars 1793, il dénonce vivement la trahison de Dumouriez, puis celle du Conseil exécutif, alors qu’il est envoyé en mission à Rennes durant le début de la Guerre de Vendée pour hâter la mobilisation de 300.000 hommes. Impliqué lors de la chute des Girondins, il attaqua également le 25 juin Jacques Roux, lui reprochant à travers ses attaques contre l’agiotage et l’accaparement de tendre vers anarchisme(9)cf. A. ROBERT & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t. I, p. 322 ;  Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 86.

Membre du Comité de Salut Public

De retour d’une mission auprès des armées du Nord durant l’été, il intégra le Comité de Salut Public en même temps que Collot d’Herbois le 5 septembre 1793. Ils furent en charge de la correspondance avec les représentants en mission(10)cf. A. ROBERT & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t.I, p. 322.

Billaud en devient un membre assidu, et un travailleur comme un défenseur acharné. Il repart brièvement en mission à Saint-Malo en février 1794, pour assister aux préparatifs d’une expédition contre les Anglais à Jersey. Il privilégie désormais plutôt le club des Jacobins, au détriment de celui des Cordeliers(11)cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 86.

Action centralisatrice

Billaud s’opposa au mouvement sectionnaire cordelier, partisan de l’application immédiate de la Constitution et de contre pouvoirs exécutifs locaux forts exercés par les sociétés populaires et qui se manifesta dans de grandes villes de France de la fin de l’été à l’hiver 1793(12)cf. Françoise BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, Bruxelles, Complexe, 1989, pp. 14-16. Aux nombreuses manoeuvres locales — notamment à Valence(13)cf. Françoise BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 15, d’après les travaux d’A.-M. Duport et de Jacques Guillaumou (où s’y opposèrent les frères Payan), Dunkerque ou Lille — Billaud répliqua le 28 brumaire an II (18 novembre 1793) par le principe de « centralité législative » dans son rapport sur le « gouvernement provisoire et révolutionnaire »(14)cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p.18 ; Réimpression de l’ancien Moniteur t. XVIII, Paris, Plon, 1860, pp. 473 & suiv..

Il le justifiait par l’inefficacité à laquelle étaient condamnées toutes mesures de salut public appliquées par un pouvoir local autonome : « Les décrets sur les accaparements tombent insensiblement en désuétude, parce qu’ils frappent sur l’avidité des riches marchands, dont la plupart sont aussi administrateurs (…). Ainsi, dans une République, l’intérêt particulier continue d’être le seul mobile de l’action civile ; et les leviers du gouvernement agissent plutôt pour ceux qui les meuvent que pour le peuple, qu’on semble vouloir dégoûter de la liberté, en le privant sans cesse des bienfaits de la Révolution »(15)cf. A. MATHIEZ, La dictature économique du Comité de Salut Public,Annales Révolutionnaires 1923, p. 461

Il fut logiquement grandement impliqué dans la loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793). Cette loi organique du Gouvernement révolutionnaire fit du Comité de salut public et du Comité de sûreté générale les deux comités de gouvernement, ayant prééminence sur les autres comités de la Convention et devant lesquels l’ensemble des administrations du territoire étaient responsables(16)cf. Michel EUDE, Le comité de sûreté générale de la Convention, in « L’Etat et sa police en France (1789-1914) », 1979, Droz, pp. 21-22. Cette loi interdit par ailleurs « tout congrès ou réunions centrales » et licencia les « Armées révolutionnaires » départementales(17)cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 16-17-19.
Dans un souci de rendre plus cohérente l’action du Gouvernement révolutionnaire sur le territoire, il proposa la création d’un bulletin des lois, envoyées aux autorités locales pour remédier aux plaintes sur la méconnaissance des procédures en vigueur. Il sortira finalement aux lendemains du 22 prairial pour rester en vigueur jusqu’en 1931(18)cf. Annie JOURDAN, La Convention ou l’empire des lois — Le Comité de législation et la commission de classification des lois in La Révolution française — Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française, 3|2012 p. 12.

Préalablement, dès le 9 frimaire, Billaud avait fait interdire aux représentants de créer des armées révolutionnaires dans les départements ou toute autre instance qui ne seraient redevables qu’à eux-mêmes ou aux administrations départementales(19)cf. A. MATHIEZ, La dictature économique du Comité de Salut Public, Annales Révolutionnaires 1923, p. 462 (+note).

Législateur social

Le 1er floréal an II (20 avril 1794), Billaud présente devant la Convention un rapport sur les institutions civiles(20) De son nom complet : « Rapport sur la théorie du gouvernement démocratique, et sa vigueur utile pour contenir l’ambition, et pour tempérer l’essor de l’esprit militaire ; sur le but politique de la guerre actuelle, et sur la nécessité d’inspirer l’amour des vertus civiles, par des fêtes civiques et des institutions morales » où il énonce l’idée d’un nouveau lien social « fondé sur un échange journalier de liens réciproques ». S’inscrivant dans la continuité du discours récent de Saint-Just (26 germinal) et de celui à venir de Robespierre (18 floréal), il imagine les pratiques quotidiennes dans lesquelles s’enracineraient le régime républicain. Soucieux d’associer citoyenneté et raison, il imagine une éducation permanente dans chaque lieu où se rassemblent les citoyens(21)cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 46-48.

Proche des lois de ventôse de Saint-Just et annonciateur du décret du 22 floréal de Barère sur l’extinction de la mendicité, il propose l’organisation de secours à domicile pour infirmes, vieillards et d’ateliers nationaux pour artisans en difficulté. L’idée défendue par Mathiez et Soboul selon laquelle Billaud aurait indirectement visé Robespierre dans ce discours est remise en doute par l’historienne Françoise Brunel(22)cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 49-50. Il fait également valoir dans ce rapport son opposition à toute guerre de conquête(23) Déjà présent dans son Despotisme des ministres publié en 1789. Cf. J.-N. BILLAUD-VARENNE, Principes régénérateurs du système social, publ. de la Sorbonne, p. 30 (introduction de Françoise Brunel).

Billaud-Varenne pendant les événements du 9-Thermidor

A la Convention le 8 thermidor

Dans un passage de son discours dénonçant l’ambivalence de ses collègues du Comité de salut public, Robespierre aurait visé Billaud-Varenne en pointant ses revirements : « Pourquoi ceux qui vous disaient naguère : je vous déclare que nous marchons sur des volcans, croient-ils ne marcher aujourd’hui que sur des roses ? Hier ils croyaient aux conspirations : je déclare que j’y crois dans ce moment. »(24)cf. Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, t. 10, pp. 567-568

Après le discours, Billaud intervient à deux reprises suite à l’intervention de Cambon. S’il se range tout d’abord parmi ceux qui attaquent le discours, il s’en distingue ensuite en continuant à défendre la loi du 22 prairial.

FRERON — « le moment de ressusciter la liberté est celui de rétablir la liberté des opinions. Je demande que l’assemblée reporte le décret qui accorde aux comités le droit de faire arrêter les membres de la Convention. Quel est celui qui peut parler librement lorsqu’il craint d’être arrêté ? »

BILLAUD-VARENNE — « Si la proposition qui est faite était adoptée, la Convention seroit dans un état d’avilissement effrayant : celui que la crainte empêche de dire son avis n’est pas digne du titre de représentant du peuple »(25)cf. Archives parlementaires, 1ère série, t. XCIII, p. 534).

Ce passage n’apparaît pas dans l’édition du Moniteur publiée le 11 thermidor et retraçant les débats de la séance. Cette omission fut reconnue par le journal dans son n° du 25 ventôse an VI : « L’accueil que reçut la proposition de Fréron et Panis de la part des deux comités qui étaient présens nous fit craindre d’être punis de trop de fidélité. Mais nous avons les manuscrits du tems »(26)cf. Gazette nationale ou le Moniteur universel, 25 ventôse an VI (15 mars 1798), p. 702.

Séance des Jacobins du 8 thermidor

D’après le compte-rendu de La Correspondance politique de Paris et des départements paru le 10 thermidor, la séance débute par un affrontement entre Robespierre d’un côté, Billaud-Varenne et Collot d’Herbois de l’autre pour déterminer lequel d’entre eux prendraient la parole. Le premier l’emporta, soutenu par une nette majorité de l’assistance, malgré la véhémence de la partie adverse qui protesta que Robespierre n’avait aucun droit à la préférence(27)cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924, p. 498, d’après La Correspondance politique de Paris et des départements, n° 90 du 10 thermidor an II.
Ce dernier se livra à la relecture de son discours prononcé en fin de matinée à la Convention, lequel suscita un enthousiasme marqué, particulièrement des tribunes qui marquait son hostilité à l’encontre de ceux qui ne l’approuvaient pas.

Le président du Tribunal révolutionnaire Dumas menaça ensuite Collot d’Herbois et Billaud-Varenne de subir le sort des récentes factions hébertistes et dantonistes. Tous deux tentèrent de répondre à ces accusations, mais furent tour à tour accablés par l’hostilité générale. Collot montra d’abord vainement les coups qu’il avait reçus quand il faillit être la victime d’Admirat(28)cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 pp. 499-500, d’après La Correspondance politique de Paris (…), 10 thermidor an II.

Billaud, qui n’était pas reparu aux Jacobins depuis quatre mois, prit vainement sa défense : « Où sont les Jacobins? Je ne les retrouve plus dans une Société où l’on insulte un représentant du peuple, au moment où il rappelle qu’il a manqué périr victime de son patriotisme. Quand les choses en sont à ce point, il n’y a plus qu’à s’envelopper la tête dans son manteau pour attendre les poignards »(29)cf. Alphonse AULARD, La Société des Jacobins t. VI, pp. 282-283.

Collot parvint pourtant à reprendre la parole « pour faire entendre qu’il soupçonne les intentions de Robespierre ; que celui-ci aurait dû communiquer au gouvernement les faits qui sont dans son discours avant de les dénoncer au Peuple ; que ce dernier parti n’eût été plausible que dans le cas où les deux comités n’auraient point voulu corriger leur erreur ; qu’au reste Robespierre aurait retranché bien des choses de son discours, s’il n’avait cessé de venir au Comité de Salut Public depuis plus de quatre décades. Il a fini en demandant que le discours de Robespierre fût mis à l’ordre du jour, pour être dorénavant l’objet des discussions de la société. ».

Chassé de la tribune, Collot perdit toute contenance alors que Billaud, refusant de céder fait face aux cris « à la guillotine ! », tenta une ultime et brouillonne prise de parole.
« Il présente aux cris des tribunes et aux murmures de la Société un front où se peignent l’audace et la fureur ; il lui est impossible de parler autrement que par des gestes brusques et menaçants. Quelques-unes de ses paroles parviennent cependant à l’oreille (…) ; il parlait des Jacobins nouveaux, des erreurs où Robespierre avait été entraîné, il appuyait la proposition de Collot d’Herbois. »

Il quitta à son tour la tribune au milieu d’un tumulte odieux, qui ne fut calmé qu’avec l’intervention de Couthon : « Je demande la discussion non pas du discours de Robespierre, mais de la conspiration ; nous les verrons paraître à cette tribune, les conspirateurs ; nous les examinerons, nous verrons leur embarras, nous retiendrons leurs réponses vacillantes ; ils pâliront en présence du Peuple, ils seront convaincus et ils périront ».
Ceux qui ne partageaient pas l’enthousiasme de la majorité furent chassés de la société(30)cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 pp. 500-501, d’après La Correspondance politique de Paris (…), 10 thermidor an II.

Billaud-Varenne pendant le 9 thermidor

A la Convention

Prenant la parole aussitôt après Tallien, qui le premier avait interrompu Saint-Just, Billaud-Varenne se désolidarise de la loi du 22 prairial qu’il attribue à la seule faction robespierriste et porte le premier l’attaque sur le plan politique(31)cf. J.-N. BILLAUD-VARENNE, Principes régénérateurs du système social (introduction de Françoise Brunel), publ. de la Sorbonne, p. 17 :
BILLAUD-VARENNE « Quand Robespierre vous dit qu’il s’est éloigné du comité parce qu’il y était opprimé, il a soin de ne pas vous faire tout connaître ; il ne vous dit pas que c’est parce qu’ayant fait dans le comité, sa volonté pendant six mois, il y a trouvé de la résistance au moment où, seul, il a voulu faire rendre le décret du 22 prairial »(32)cf. Archives Parlementaires, 1ère série, t. XCIII, Paris, CNRS, 1982, p. 552, d’après Réimpression de l’ancien Moniteur t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 332.

Répondant à une accusation de la Commission des 21 en l’an III, Billaud niera avoir approuvé une consigne consistant à empêcher Robespierre et à ses partisans de s’exprimer(33)cf. Mémoire inédit de Billaud-Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 173, ce que semble confirmer l’une de ses réactions durant la séance à la Convention.

En fin d’après midi au Comité de salut public

Avec Vadier et Du Barran, Billaud signe un acte rédigé par Barère qui défend aux six chefs de légion de la force armée parisienne d’envoyer 400 hommes à la Commune, Mathis, chef de la 3e légion, ayant averti Thuriot vers la fin de la séance des démarches d’Hanriot dans ce sens(34)Martel reproduit l’ordre in extenso dans son ouvrage. Cf. Arnaud-Louis-Raoul de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, Plon, 1879, pp. 195-196 ; Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 205-206, d’après AFII 47 pl. 363 p. 2 (minute de la main de Barère) et A. N., AFII 47 pl. 364 14. Après avoir été capturé au Comité de sûreté générale où il était venu libérer les députés robespierristes, Hanriot(35)cf. Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 218-219 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, p. 210, est amené entre 17h30 et 18 h. au Comité de salut public par le conventionnel Robin afin d’obtenir son exécution immédiate. D’après le témoignage que ce dernier rédigera à plus tard à son compatriote Courtois, il eut affaire à Barère et Billaud-Varenne, qui montrèrent peu d’empressement.
A son avertissement — « Si vous ne faites punir sur-le-champ ce traître, il est possible que ce scélérat , puissamment secondé par ses partisans, vous égorge ce soir avec la Convention » — ils auraient répondu :

BARERE — « Mais enfin, que veux-tu que nous fassions, veux-tu que l’on nomme une commission militaire qui le juge prévôtalement ? »
BILLAUD — « Cela serait un peu vigoureux… »

Robin et son captif furent ensuite reconduits vers le Comité de sûreté générale(36)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 219-221 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 210-211, d’après Edme-Bonaventure COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Paris, de l’Imprimerie nationale, floréal an IV, p. 66 (note 1).
Sans répondre directement à cette accusation de faiblesse, les 4 ex-membres incriminés par Lecointre mentionneront avoir fait ordonner la capture « mort ou vif » du général qui s’est institué en état de rébellion contre la Convention. L’arrêté en question, toutefois n’a pas été retrouvé(37)cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 162 (+ note).

Billaud, le 9 thermidor, aurait achevé une tragédie en deux actes, « Polycrate »(38) Tyran grec de Samos, mis à mort par Cambyse en 524 av. J.-C., qu’il voyait comme un appel posthume à la résistance contre l’oppression adressé aux survivants, en cas de victoire de Robespierre. Saint-Just lui ayant promis de dresser son acte d’accusation, Billaud serait allé confier son oeuvre à un ami sûr, qui s’est avéré fort gêné de la « charge » qui lui incombait… L’ouvrage n’a jamais été retrouvé(39)cf. A. BEGIS, Billaud-Varenne, mémoires inédits et correspondance, Paris 1893, pp. 17-19, d’après une note autographe saisie au moment de son arrestation.

Pendant la soirée du 9 thermidor

Après la réouverture de séance de la Convention vers 19 h., les comités de Salut public et de Sûreté générale se réunissant désormais dans un petit salon à l’arrière de l’estrade du président de l’assemblée(40)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 248, d’après A. N., W 79 (récit de Longueville-Clémentière), Billaud-Varenne fit partie des membres des deux comités qui revinrent régulièrement la renseigner sur la situation. Lors d’une première prise de parole, il chercha à assurer de l’efficacité des mesures prises contre l’insurrection — l’arrestation de Payan, déjà annoncée par Barère, est réaffirmée — et promet que « sous quelques minutes, le conseil général de la Commune, qui a levé l’étendard de la révolte, va être investi ». Dans un passage cité par le Moniteur, Billaud fait remarquer à l’assemblée que les actes des dirigeants de la Commune vérifiaient qu’ils étaient des « satellites du scélérat Robespierre ». S’il exhorte déjà ses collègues, juste avant Collot d’Herbois, à « savoir mourir à son poste », c’est en conclusion et à fin de galvaniser son auditoire(41)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 250-251 ; Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 339 ; Archives Parlementaires, t. XCIII, pp. 589-590.

Après que Collot d’Herbois eut réitéré cette sentence sur une tonalité nettement plus alarmante et que Barras fut nommé nouveau chef de la Garde nationale parisienne, Billaud reprend la parole pour proposer que soient accordés aux adjoints de les pouvoirs de représentants auprès des armées(42)Pour l’une des sources de cette intervention, le Journal de Perlet, ce décret fut pris plus tard. Cf. Archives Parlementaires, t. XCIII, p. 591 (+ note 4).

Différend avec Robespierre

Une opposition malaisée à établir

Plusieurs mémoires puis ouvrages historiques présenteront Billaud-Varenne et Collot d’Herbois comme opposés à la Fête de l’Être Suprême, ce qui est remis en doute dans l’historiographie contemporaine(43)cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 58, d’après Mémoires de R. Levasseur de la Sarthe, Paris, Levavasseur, 1831, t. III, p. 111, J. VILATE, Les mystères de la Mère de Dieu dévoilés, Paris, an III, pp. 88-89.

Lors de son discours du 1er floréal, alors qu’il évoque l’ambition que pourrait faire naitre l’esprit de conquête chez un chef militaire entreprenant, Billaud parait inclure dans un passage le personnel politique en rappelant l’exemple de Périclès : « Tout peuple jaloux de sa liberté, doit se tenir en garde contre les vertus même des hommes qui occupent des postes éminents. » Si l’allusion à Robespierre n’est pas évidente (celui-ci a les mêmes préventions que lui contre toute guerre de conquête), elle sera présentée comme telle quinze jours plus tard par Truchon, personnalité de la section des Gravilliers proche de Goupilleau de Montaigu et de Bourdon. Les propos lui valurent d’être incarcéré du 9 prairial an II à frimaire an IV(44)cf. A. MATHIEZ, Les intrigues contre Robespierre au printemps 1794 — Truchon et Roch Marcandier in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 177-180 ; A. SOBOUL & R. MONNIER, Répertoire du personnel sectionnaire parisien en l’an II, p. 319.

Indirectement attaqué par Robespierre le 13 messidor aux Jacobins, Billaud envisage une réplique en faisant annoncer dans le Moniteur pour le 16 messidor la parution de ses Opinions politiques et morales(45) l’ouvrage ne paraîtra que bien plus tard (pluviôse an III), remanié, sous le titre Principes régénérateurs du système social, portant sur les institutions républicaines.

Très proches pour l’essentiel de leurs convictions, il est malaisé de comprendre en quoi Billaud-Varenne et Robespierre se sont opposés à l’approche de Thermidor. A travers plusieurs écrits d’autodéfense de l’an III, Billaud livra différents facteurs de dissensions, autour desquels la loi du 22 prairial occupe une place centrale, tandis que les historiens contemporains mentionneront d’autres éléments ou motivations.

Pour l’historien Michel Eude, c’est à partir de messidor qu’apparaissent des signes d’opposition de Billaud-Varenne et Collot d’Herbois envers Robespierre. L’arrestation le 7 messidor (25 juin 1794) de tous les commissaires révolutionnaires de l’Indivisibilité décidée par Maximilien mais également signée par Billaud et Collot posa manifestement problème, ces derniers figurant parmi les signataires le 21 messidor de leur remise en liberté, probablement motivée Comité de sûreté générale(46)cf. Michel EUDE, Le Comité de Sûreté générale en 1793-1794, AHRF 1985, pp. 300, 303 ; M. EUDE, Le comité de sûreté générale de la Convention, in « L’Etat et sa police en France (1789-1914) », 1979, Droz, p. 23. Le lendemain 8 messidor, la suspension du procès de Catherine Théot désirée par Robespierre aurait vivement été contestée par ses deux collègues, qui durent néanmoins céder(47)cf. M. EUDE, Le Comité de Sûreté générale en 1793-1794, AHRF 1985, pp. 303-304 ; Michel EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, p. 625 (note 67).

Pour Françoise Brunel, l’attitude vindicative de Robespierre relançait de nouvelles luttes de factions au lieu de les clore par l’établissement d’institutions civiles(48)cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 86-87. Les premiers rapports officiels sur le 9 thermidor délivrés par ses collègues Collot d’Herbois ou Barère semblent aller dans le même sens. Reprenant une idée fréquemment évoquée par Billaud, ils présentent l’événement comme « la crise ultime d’une révolution enfin proche de son terme »(49)cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 113-114. Surinvestir les Jacobins au détriment de la Convention et du Comité de salut public comme le faisait Robespierre rentrait en contradiction avec le principe de centralité législative et le rendait suspect aux yeux de Billaud de vouloir se créer « un parti »(50)cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 95.

La loi du 22 prairial comme explication tardive

Le 11 fructidor an II, le conventionnel Laurent Lecointre avait accusé Billaud-Varenne d’avoir encore défendu cette loi le 8 thermidor au cours de la discussion qui suivit le discours de Robespierre(51)cf. L. LECOINTRE, « Les crimes des sept membres des anciens Comités de salut public et de sûreté générale (…) », an III, p. 16. Comme seule réponse, Billaud révèle qu’il y eut, le 23 prairial au Comité de Salut public « une scène si orageuse que Robespierre en pleura de rage, que depuis ce temps il ne vint plus que deux fois au Comité de Salut public et qu’afin que le peuple ne fût pas témoin des orages qui nous agitaient, il fut convenu que le Comité de Salut public tiendrait ses séances un étage plus haut »(52)cf. A. MATHIEZ, Autour de Robespierre, chap. VIII, p. 160.

Dans leur Réponse à Laurent Lecointre, Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier révéleront que quelques jours après cette séance orageuse, Robespierre feignant de s’inquiéter de la situation des armées dans le Nord, aurait proposé que Billaud se rende auprès d’elles (après avoir déjà proposé à Collot d’Herbois, au lendemain d’une altercation, de repartir à Commune-Affranchie). Les membres du comité refusèrent, « sentant le besoin d’être réunis, et étant peu nombreux surtout »(53)cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre, in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 170 (note).

La loi 22 prairial aurait été l’oeuvre personnelle de Robespierre et Couthon, qui l’avaient élaboré sans aviser les autres membres de l’ensemble de ses dispositions. Billaud fit ensuite figure de principal contradicteur de l’Incorruptible (ce que Lecointre admet par ailleurs(54)cf. L. LECOINTRE, « Les crimes des sept membres des anciens Comités de salut public et de sûreté générale (…) », an III, p. 31), opposant à Maximilien qu’ « il est contraire à tous les principes et à la marche constante du Comité de présenter un projet de décret sans le communiquer au Comité ». Le ton monte (si bien que l’on doit fermer les fenêtres pour ne pas alerter les passants), Robespierre accuse Billaud-Varenne de protéger Ruamps, et termine ainsi l’échange : « je te connais maintenant. — Et moi aussi, rétorque Billaud, je te connais comme un contre-révolutionnaire »(55)cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898 pp. 168-170 (notes).

Les « intentions perfides » de Robespierre étant à ce moment devenues manifestes — dira Billaud dans un mémoire inédit(56)cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, avril-juin 1910, p. 19 — une alliance objective s’établit alors avec le Comité de sûreté générale : « Après la loi du 22 prairial, le comité de sûreté générale me fit appeler dans son sein, pour concerter ensemble les moyens d’arrêter le tyran dans sa course dictatoriale. Je répondis qu’on s’entendait sans avoir besoin de se parler, quand on était animé des mêmes principes ; que c’était dans la réunion des deux comités que nous trouverions une force d’autant plus grande, qu’elle ne pourrait fournir aucun prétexte plausible à Robespierre pour nous reprocher des conférences particulières ; et que, pour l’attaquer avec un entier avantage, il fallait se présenter à lui sans traîner après soi l’ombre même d’un soupçon »(57)A. Mathiez accepte cette théorie. Cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, avril-juin 1910, p. 162 ; A. MATHIEZ, Autour de Robespierre, chap. VIII, p. 155.

Autres griefs invoqués

  • L’instrumentalisation du Bureau de Police Générale(58)cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, pp. 13-14, 31-35, tout en reconnaissant par ailleurs que Saint-Just lui aurait proposé d’en prendre la tête, « dans les derniers temps du règne du triumvirat »(59)S’agissait-il des réunions des 4 ou 5 thermidor ? Cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 16.
  • Les velléités punitives de Robespierre qui relançaient la lutte des factions assagie depuis le procès de Danton. Billaud affirmera que Robespierre aurait demandé au Comité, le 15 messidor, que l’on arrêtât Fouché et Tallien(60)cf. L. MADELIN, Fouché 1759-1820, p. 171, d’après la Première Réponse de Billaud. Revenant sur un extrait du dernier discours de Saint-JustJ’atteste que Robespierre n’a jamais parlé dans le comité qu’avec ménagement de porter atteinte aux membres de la Convention »), Billaud avancera que le gouvernement se refusa formellement à procéder à toute nouvelle atteinte à la représentation nationale : « Sur qui devaient donc tomber ces coups, encore plus terribles quand ils partent de la main d’une faction, et que la perfidie seule de Saint-Just a pu annoncer devoir être portés avec ménagement pour qu’ils parussent, sans doute, moins odieux et moins effrayants ? »(61)cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 22 « Reppetera-t-on que tous ces débats n’ont eu lieu, comme on l’a avancé, que parce qu’on n’est pas tombé d’accord sur le choix des victimes ? Mais quelles sont donc celles qu’on puisse seulement soupçonner avoir été désignées par ceux qu’on accuse ? (…) Lorsqu’on convient que Robespierre avait eu l’intention de faire arrêter trente représentants du peuple, dont on prétend que la liste a couru, et que cet atroce projet est resté sans exécution, quels sont ceux qui s’y sont opposés ? Quand on est venu demander qu’on mît en jugement plusieurs de nos collègues, quels sont ceux qui ont gagné le temps nécessaire pour conserver l’intégralité de la Convention ? »(62)cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, pp. 16-17, 25.

Cela n’empêche pas Billaud de remettre en cause dans d’autres témoignages l’authenticité des listes de proscription(63)cf. Réponse des membres de l’ancien Comité de salut public dénoncés, aux pièces communiquées par la Commission des Vingt-Un, p. 106.

De même, quand dans sa défense il opposera au réquisitoire dressé contre la politique de l’an II l’action décisive accomplie (dans les domaines militaire, des finances ou de l’approvisionnement), il l’associe à la volonté de faire promptement aboutir la Révolution : « Certes ces faits sont trop incohérens avec les accusations qu’on dirige contre nous, pour que tout homme de bonne foi ne distingue pas quelle est la part du triumvirat ; et la portion de ceux qui, ayant eu le malheur d’être placés dans un même cercle, n’ont pu obtenir qu’à force de soins, d’efforts, et de zèle, les résultats qui menaient rapidement la révolution à son terme ; tandis que les trois conjurés ne travaillaient qu’à assassiner la patrie. »(64)cf. Mémoire inédit de Billaud-Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 323 A la majorité de Comité de salut public revenait le mérite de l’ensemble du redressement national, à Robespierre l’arbitraire des persécutions, et leur prolongement indéfini par une relance de la lutte des factions.
Ce qui l’amène, paradoxalement, à considérer Robespierre comme le chef de la dernière faction à abattre : « la félicité publique n’attendait plus, pour être à jamais consolidée, que, la chute du triumvirat qui paraissait être la dernière faction qui pût menacer la patrie. »(65)cf. Mémoire inédit de Billaud-Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 44

Espionnage

L’existence du réseau d’informations du comte d’Antraigues était connue depuis depuis fin 1793. Henin, l’ambassadeur français à Constantinople, avait informé fin 1793 le Comité de salut public de l’existence probable en son sein d’un espion grimé en Jacobin qui fournissait ses protocoles secrets au représentant espagnol à Venise, Las Casas(66)cf. A. MATHIEZ, L’Histoire secrète du Comité de Salut public, Revue des Questions Historiques 1914 pp. 47-50.

Le soupçon se porta sur Hérault-Séchelles, poussé à la démission le 11 nivôse (31 décembre 1793)(67)cf. A. MATHIEZ, L’Histoire secrète du Comité de Salut public, Revue des Questions Historiques 1914 pp. 49-52. Les historiens du XIXe siècle Buchez et Roux, s’appuyant sur une note diplomatique, incrimineront pour leur part Billaud-Varenne, qui pour détourner l’attention de lui aurait désigné Hérault-Séchelles après l’interception à Toulon de ses lettres secrètes(68)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXI, Paris, Paulin, 1837, p. 24, citant M. Gravenreuth, président de la régence d’Augsbourg sous l’Empire.

Réferences

Réferences
1 cf. J.-N. BILLAUD-VARENNE (introduction de Françoise Brunel), Principes régénérateurs du système social, publ. de la Sorbonne, pp. 18-21 ; Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 85 ; Alfred BEGIS, Billaud-Varenne, mémoires inédits et correspondance, Paris 1893, p. 3
2 cf. Louis MADELIN, Fouché 1759-1820, Paris, Plon, 1903, pp. 11-12
3 cf. A. ROBERT & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t.I, Paris, Bourloton, 1889, p. 322
4 cf. A. BEGIS, Billaud-Varenne, mémoires inédits et correspondance, Paris 1893, p. 13
5 cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 87
6 cf. J.-N. BILLAUD-VARENNE (introduction de F. Brunel), Principes régénérateurs du système social, publ. de la Sorbonne, p. 19
7 cf. A. BEGIS, Billaud-Varenne, mémoires inédits et correspondance, Paris 1893, p. 14
8 cf. G. WALTER, Maximillien de Robespierre, ed. de 1989, pp. 244-247
9 cf. A. ROBERT & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t. I, p. 322 ;  Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 86
10 cf. A. ROBERT & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t.I, p. 322
11 cf. Bernard GAINOT, Dictionnaire des membres du Comité de salut public, Taillandier, 1990, p. 86
12 cf. Françoise BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, Bruxelles, Complexe, 1989, pp. 14-16
13 cf. Françoise BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 15, d’après les travaux d’A.-M. Duport et de Jacques Guillaumou
14 cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p.18 ; Réimpression de l’ancien Moniteur t. XVIII, Paris, Plon, 1860, pp. 473 & suiv.
15 cf. A. MATHIEZ, La dictature économique du Comité de Salut Public,Annales Révolutionnaires 1923, p. 461
16 cf. Michel EUDE, Le comité de sûreté générale de la Convention, in « L’Etat et sa police en France (1789-1914) », 1979, Droz, pp. 21-22
17 cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 16-17-19
18 cf. Annie JOURDAN, La Convention ou l’empire des lois — Le Comité de législation et la commission de classification des lois in La Révolution française — Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française, 3|2012 p. 12
19 cf. A. MATHIEZ, La dictature économique du Comité de Salut Public, Annales Révolutionnaires 1923, p. 462 (+note)
20 De son nom complet : « Rapport sur la théorie du gouvernement démocratique, et sa vigueur utile pour contenir l’ambition, et pour tempérer l’essor de l’esprit militaire ; sur le but politique de la guerre actuelle, et sur la nécessité d’inspirer l’amour des vertus civiles, par des fêtes civiques et des institutions morales »
21 cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 46-48
22 cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 49-50
23 Déjà présent dans son Despotisme des ministres publié en 1789. Cf. J.-N. BILLAUD-VARENNE, Principes régénérateurs du système social, publ. de la Sorbonne, p. 30 (introduction de Françoise Brunel)
24 cf. Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, t. 10, pp. 567-568
25 cf. Archives parlementaires, 1ère série, t. XCIII, p. 534
26 cf. Gazette nationale ou le Moniteur universel, 25 ventôse an VI (15 mars 1798), p. 702
27 cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924, p. 498, d’après La Correspondance politique de Paris et des départements, n° 90 du 10 thermidor an II
28 cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 pp. 499-500, d’après La Correspondance politique de Paris (…), 10 thermidor an II
29 cf. Alphonse AULARD, La Société des Jacobins t. VI, pp. 282-283
30 cf. Georges MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924 pp. 500-501, d’après La Correspondance politique de Paris (…), 10 thermidor an II
31 cf. J.-N. BILLAUD-VARENNE, Principes régénérateurs du système social (introduction de Françoise Brunel), publ. de la Sorbonne, p. 17
32 cf. Archives Parlementaires, 1ère série, t. XCIII, Paris, CNRS, 1982, p. 552, d’après Réimpression de l’ancien Moniteur t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 332
33 cf. Mémoire inédit de Billaud-Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 173
34 Martel reproduit l’ordre in extenso dans son ouvrage. Cf. Arnaud-Louis-Raoul de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, Plon, 1879, pp. 195-196 ; Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 205-206, d’après AFII 47 pl. 363 p. 2 (minute de la main de Barère) et A. N., AFII 47 pl. 364 14
35 cf. Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 218-219 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, p. 210
36 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 219-221 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 210-211, d’après Edme-Bonaventure COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Paris, de l’Imprimerie nationale, floréal an IV, p. 66 (note 1)
37 cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 162 (+ note)
38 Tyran grec de Samos, mis à mort par Cambyse en 524 av. J.-C.
39 cf. A. BEGIS, Billaud-Varenne, mémoires inédits et correspondance, Paris 1893, pp. 17-19, d’après une note autographe saisie au moment de son arrestation
40 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 248, d’après A. N., W 79 (récit de Longueville-Clémentière)
41 cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 250-251 ; Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 339 ; Archives Parlementaires, t. XCIII, pp. 589-590
42 Pour l’une des sources de cette intervention, le Journal de Perlet, ce décret fut pris plus tard. Cf. Archives Parlementaires, t. XCIII, p. 591 (+ note 4)
43 cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 58, d’après Mémoires de R. Levasseur de la Sarthe, Paris, Levavasseur, 1831, t. III, p. 111, J. VILATE, Les mystères de la Mère de Dieu dévoilés, Paris, an III, pp. 88-89
44 cf. A. MATHIEZ, Les intrigues contre Robespierre au printemps 1794 — Truchon et Roch Marcandier in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 177-180 ; A. SOBOUL & R. MONNIER, Répertoire du personnel sectionnaire parisien en l’an II, p. 319
45 l’ouvrage ne paraîtra que bien plus tard (pluviôse an III), remanié, sous le titre Principes régénérateurs du système social, portant sur les institutions républicaines
46 cf. Michel EUDE, Le Comité de Sûreté générale en 1793-1794, AHRF 1985, pp. 300, 303 ; M. EUDE, Le comité de sûreté générale de la Convention, in « L’Etat et sa police en France (1789-1914) », 1979, Droz, p. 23
47 cf. M. EUDE, Le Comité de Sûreté générale en 1793-1794, AHRF 1985, pp. 303-304 ; Michel EUDE, Points de vue sur l’Affaire Catherine Théot, AHRF 1969, p. 625 (note 67)
48 cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 86-87
49 cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, pp. 113-114
50 cf. F. BRUNEL, 1794. Thermidor. La chute de Robespierre, p. 95
51 cf. L. LECOINTRE, « Les crimes des sept membres des anciens Comités de salut public et de sûreté générale (…) », an III, p. 16
52 cf. A. MATHIEZ, Autour de Robespierre, chap. VIII, p. 160
53 cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre, in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898, p. 170 (note)
54 cf. L. LECOINTRE, « Les crimes des sept membres des anciens Comités de salut public et de sûreté générale (…) », an III, p. 31
55 cf. Réponse de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier aux imputations de Laurent Lecointre (réimpression), La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. XXXIV, 1898 pp. 168-170 (notes)
56 cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, avril-juin 1910, p. 19
57 A. Mathiez accepte cette théorie. Cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, avril-juin 1910, p. 162 ; A. MATHIEZ, Autour de Robespierre, chap. VIII, p. 155
58 cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, pp. 13-14, 31-35
59 S’agissait-il des réunions des 4 ou 5 thermidor ? Cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 16
60 cf. L. MADELIN, Fouché 1759-1820, p. 171, d’après la Première Réponse de Billaud
61 cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 22
62 cf. Mémoire inédit de Billaud Varenne in Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, pp. 16-17, 25
63 cf. Réponse des membres de l’ancien Comité de salut public dénoncés, aux pièces communiquées par la Commission des Vingt-Un, p. 106
64 cf. Mémoire inédit de Billaud-Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 323
65 cf. Mémoire inédit de Billaud-Varenne, Revue Historique de la Révolution Française, janvier-mars 1910, p. 44
66 cf. A. MATHIEZ, L’Histoire secrète du Comité de Salut public, Revue des Questions Historiques 1914 pp. 47-50
67 cf. A. MATHIEZ, L’Histoire secrète du Comité de Salut public, Revue des Questions Historiques 1914 pp. 49-52
68 cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXI, Paris, Paulin, 1837, p. 24, citant M. Gravenreuth, président de la régence d’Augsbourg sous l’Empire
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