Sommaire
Formation de la Commune parisienne
Après le 14 juillet 1789, une municipalité provisoire est mise en place, composée du conseil général de la Commune formée de 300 députés élus dans les 60 districts et du conseil de la ville formé de 60 membres choisis parmi les 300.
6 départements se partagèrent toutes les branches de l’administration municipale avec à la tête de chacun un lieutenant de maire.
L’organisation municipale de Paris fut instituée par le décret du 21 mai – 27 juin 1790. Elle succède au règlement royal du 13 avril 1789(1)cf. Ernest MELLIÉ, Les sections de Paris pendant la Révolution Française, Paris, 1898, pp. 7-9. Ce règlement ne se compose que de dispositions dérogatoires à l’organisation générale des communes décidées par l’Assemblée constituante le 14 décembre 1789(2)cf. Ernest MELLIÉ, Les sections de Paris pendant la Révolution Française, Paris, 1898, p. 10.
Cette disposition particulières ont été justifiées par la taille de la ville(3)cf. ÉLOUIN, A. TRÉBUCHET, E. LABAT, Nouveau dictionnaire de police, Vol. 1, 1835, Béchet-Jeune, p. LXXVIII. Ernest Méllié y voit une inquiétude toute particulière apportée à l’encontre de l’activité radicale déployée par certains districts, qu’il convenait de circonvenir(4)cf. Ernest MELLIÉ, Les sections de Paris pendant la Révolution Française, Paris, 1898, p. 9.
Organisation administrative de la Commune
- Le maire, élu par les sections, a un rôle plus ou moins représentatif (art. 5)(5)cf. Ernest MELLIÉ, Les sections de Paris pendant la Révolution Française, Paris, 1898, p. 10.
- Un procureur syndic et deux substituts remplissaient les fonctions du ministère public auprès du tribunal de police qui avait été divisé, en 1791, en deux tribunaux : tribunal de Police municipale et tribunal de Police correctionnelle. Véritable pouvoir exécutif de la Commune, le procureur est remplacé en frimaire an II par l’Agent national, lui aussi flanqué de deux substituts et directement révocable par l’Etat.
Les fonctions de ministère public devaient être remplies par l’agent national, en fait ses deux suppléants remplissent alternativement cette fonction auprès du tribunal de Police municipale et du tribunal de Police correctionnelle.
Le tribunal de Police municipale, séant à la Maison Commune, était composé de 9 officiers municipaux et présidé par l’un d’eux(6)cf. Michel EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1933, p. 423.
Chaque section élit chacune 3 notables (144 en tout), puis un officier municipal parmi ceux-cis. Les 48 officiers municipaux forment le Corps municipal. C’est lui qui, dans ses réunions particulières, se serait occupé de la gestion et l’administration quotidienne et concrète des affaires de la Commune(7) Détruites dans leur quasi totalité durant l’incendie de 1871, un fragment des archives de ce corps municipal, retrouvées dans les papiers de Payan, sont disponibles aux Archives nationales (AFII 48 pl. 369). Cf. Michel EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1933, pp. 417-418 ; Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 182, 186. Ils s’attribuent différentes fonctions :
- 32 d’entre eux forment le Conseil municipal.
- 16 autres sont affectés aux postes d’administrateurs dans 5 départements ou administrations :
- Le Département des subsistances et approvisionnements
- L’Administration de Police (officiers de paix et inspecteurs de police à disposition)
- Le Département des domaines, finances et contributions
- Le Département des établissements publics
- Le Département des travaux publics
Un Bureau (composé du maire et des 16 administrateurs) est chargé de l’exécution des arrêtés du corps municipal et des règlements de police. Il dirige les cinq départements administratifs.
Avec les 96 notables, les 48 officiers forment le Conseil général de la Commune. Celui-ci est renouvelé par moitié chaque année aux cours d’élections complexes (avec scrutins épuratoires) s’étalant sur plusieurs mois. Il ne devait se réunir qu’exceptionnellement et sur convocation du maire, mais siégeront presque tous les jours sauf quintidi et décadi au printemps de l’an II(8)cf. M. EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1933, p. 418. Le Conseil général désignait également en son sein cinq officiers publics pour établir les mandats de paiement réguliers, de recouvrer les deniers dus par les citoyens ou rédiger les actes d’état civil(9)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 350.
Théoriquement, maire, procureur syndic et Conseil général n’exercent leurs fonctions que sous l’approbation de l’administration du département de Paris. Mais de fait, cette administration départementale, composée d’élus de sections de cette même municipalité parisienne, ainsi que de quelques représentants des modestes communes rurales avoisinant la capitale, n’a d’autre choix que d’avaliser les directives du Conseil général parisien.
La Municipalité de Paris comprenait également un secrétaire-greffier, deux secrétaires-greffiers adjoints, un trésorier, un bibliothécaire et un garde des archives, choisis par le Conseil parmi les citoyens éligibles de Paris. Les bureaux du secrétariat et du greffe se trouvaient à la Maison Commune, ainsi que les archives ; la caisse était à la Mairie(10)cf. M. EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1933, pp. 418-419. Elle était défendue par 300 ou 400 gendarmes, la garde journalière ou la réserve d’une section parisienne et par les deux canons d’une autre section. L’ensemble de ces forces étaient commandées, au moment de Thermidor, par un dénommé Colmet(11)cf. Arnaud-Louis-Raoul de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, Plon, 1879, p. 157.
La Maison Commune renfermait en outre le secrétariat de l’État-Major de la force armée de Paris divisée en six légions, comprenant chacune 8 sections et une compagnie de canonniers. (12)cf. M. EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1933, p. 425 (note)
Limites administratives de la Commune
Dans son article 3, le décret qui fixe l’organisation municipale de la capitale spécifie que la Commune de Paris est comprise « dans l’enceinte des nouveaux murs« , tout en couvrant également les boulevards construits à l’extérieur de ces murs et qui acheminent aux différentes portes(13)cf. E. MELLIÉ, Les sections de Paris pendant la Révolution Française, Paris, 1898, p. 10.
Mise au pas de la municipalité parisienne par le Gouvernement révolutionnaire
L’adoption par la Convention le 10 oct. 1793 des principes du Gouvernement Révolutionnaire (d’après rapport de Saint-Just) soumet ministres, généraux et corps constitués à l’autorité du Comité de salut public.
Municipalités et comités de surveillance sont désormais responsables de l’application des lois et mesures du Gouvernement révolutionnaire. Des agents du pouvoir central en surveillent l’application auprès des autorités locales, au premier rang desquels se trouve les procureurs-syndics des communes, devenus agents nationaux, des fonctionnaires révocables et au service du Comité de salut public.
Les comités révolutionnaires sont également tenus de correspondre avec le Comité de sûreté générale sur la chasse aux suspects. La Commune avait également perdu le droit de réunir des assemblées de délégués de sections(14)cf. B. BACZKO, Comment sortir de la Terreur p. 38, Gallimard, 1989. Les assemblées de section, autrefois permanentes, ne se réunissent désormais que deux fois par décade. La municipalité perd peu à peu le contact avec les comités révolutionnaires.
Durant le temps où ils demeurèrent en fonction, Chaumette (procureur-syndic) et Pache (maire) tentèrent de maintenir le lien antérieur entre Conseil général et Administration de police d’une part, et comités révolutionnaires de l’autre. S’ils acceptaient que les comités révolutionnaires répondent du Comité de sûreté générale concernant l’arrestation des suspects, ils défendaient le maintien d’une coordination avec la Commune concernant la délivrance des certificats de civisme. En réponse à Chaumette, Barère fait voter le 14 frimaire an II l’interdiction absolue de convoquer et de réunir les comités révolutionnaires.
Personnel municipal parisien à la fin de la Terreur(15)cf. A. ORDING, Le Bureau de police du Comité de salut public : étude sur la Terreur, Oslo, J. Dybwad, 1930, pp. 118-119 ; Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 150 & suiv.
A la fin de ventôse an II est opéré un remaniement partiel de la municipalité : 116 membres sur 144 subsistent des élections de juillet 1793, suppléés par seulement 18 membres nouveaux. Les séances sont toutefois loin de rassembler la totalité des 134 membres du Conseil général. Beaucoup sont retenus dans l’exercice d’autres fonctions publiques, comme Félix, qui ne revient de mission d’Angers que pour siéger comme juge au Tribunal révolutionnaire début thermidor(16)Il assistera à la comparution de Robespierre le 10 thermidor. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 152.
Le 23 floréal (2 jours après l’arrestation de Pache), est supprimée la séance ordinaire du nonidi, d’où la convocation d’une séance « extraordinaire » le 9 thermidor(17)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 222 (note 1).
Le lendemain, le secrétaire-greffier Coulombeau est remplacé par Bourbon, aussitôt rebaptisé Fleury, et son adjoint Dorat-Cubières est remplacé par Blin fin germinal(18)cf. M. EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1934, pp. 544-546 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 159-161. Entre temps, le 9 germinal an II, Payan est nommé nouvel agent national de Paris, avec respectivement comme 1er et 2nd substituts Moënne et Lubin (ancien vice-président du Conseil général, Hébertiste repenti comme Hanriot, impliqué dans la tentative d’insurrection avortée de ventôse an II)(19)Eléments biographiques sur ces deux personnages dans P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 153(+notes).
Le 10 messidor, le commissaire des Secours publics Lerebours obtint la révocation et l’arrestation des trois administrateurs des Établissements publics de la Commune. Libérés à la fin du mois, ils furent néanmoins remplacés par quatre administrateurs dont seul Parizot, auparavant employé à la section des Gravilliers, échappera à la guillotine à l’issue de Thermidor(20)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 165-166, d’après A. N., F7 4774 28.
Enfin, le 26 messidor, l’administrateur des Travaux publics Lépine est arrêté et incarcéré par le Bureau de Police générale à la Prison des Carmes, pour s’être notamment fait attribuer à bas prix des biens nationaux(21)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 166-167, d’après Alphonse AULARD, Recueil des Actes du Comité de salut public t. XV, p. 164. Son non-remplacement aurait porté à 47 au lieu de 48 le nombre des officiers municipaux(22)D’après la liste établie par Sainte-Claire Deville. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 378-379.
La Commune pendant le 9 thermidor
Démarrage peu clair de l’insurrection
Dans une note adressée à Courtois, Courvol, huissier de la Convention, affirma en être parti vers midi avec des ordres de comparution à sa barre destinés à Payan, Fleuriot-Lescot et Hanriot, « pour y instruire les représentans du peuple de la situation de Paris ». Ayant demandé à Fleuriot un reçu du décret, Hanriot arracha à ce dernier la plume des mains et s’écria : « Je t‘en f…. on n’en donne point dans un moment comme ‘celui-ci. Va dire à tes j… f… de scélérats que nous sommes ici à délibérer pour les purger, et qu’ils ne tarderont pas à nous voir. » Hanriot, qui d’après l’huissier était déjà ivre, l’empêcha de repartir et le fit garder par des gendarmes. Deux heures et demie plus tard, il obtint néanmoins du général de retourner à la Convention, qui modéra quelque peu ses propos antérieurs : « N’oublie pas de dire à Robespierre qu’il soit ferme, et à tous ses collègues bons députés, qu’ils n’aient point peur ; que nous n’allons pas tarder à les délivrer de tous les f…. traîtres à la patrie qui siégent [sic] parmi eux. »(23)cf. Edme-Bonaventure COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Paris, de l’Imprimerie nationale, floréal an IV, Pièces justificatives, n°XXXV, p. 199
Toutefois, une déclaration sensiblement différente faite le jour même par Courvol incite à considérer ce témoignage tardif avec prudence. Plus brièvement, l’huissier rapporte que, venu porter des convocations à Payan et Fleuriot et non Hanriot, c’est l’un des aides de camp qui lui aurait répondu avec des paroles proches de celles qu’il attribuera plus tard au général : « Va, mon camarade, dans un jour comme celui-ci, on ne donne point de reçu ; dis hardiment à la Convention qu’elle soit tranquille, que nous saurons bien la maintenir ; et dis à Robespierre qu’il soit tranquille et qu’il n’ait pas peur. Tu m’entends bien ! Va, mon camarade, va ! ». Aucune détention n’était ici évoquée(24)cf. Edme-Bonaventure COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Paris, Impr. nat., an IV, Pièces justificatives, n°XIX, p. 114 (4e pièce); Arnaud-Louis-Raoul de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, Plon, 1879, p. 153 (note 1).
Hanriot, Fleuriot-Lescot et Payan en appellent aux forces armées parisiennes
De 13h30 à 15 h. environ, se tient la séance régulière du corps municipal, à laquelle auraient assisté 22 officiers municipaux sur les 47 en exercice(25)Comme la liste de la séance insurrectionnelle, la liste de la séance régulière ne fut retrouvée que durant l’hiver de l’an III. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 201 (note 2), d’après A. N., F7 4430. Bien qu’il n’aurait été aucunement question des événements politiques qui se jouaient à l’extérieur, Payan et Fleuriot-Lescot flanqués de quelques officiers municipaux rejoignent aussitôt après l’état major d’Hanriot pour l’alerter de la situation(26)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 201-202, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Paris, Impr. nat., an IV, Pièces justificatives, n°XXXVI, p. 200.
Le commandant des forces armées parisiennes, le maire et l’agent national s’adressent tout d’abord aux autorités militaires :
- Les six chefs de légion — chargés par ailleurs de faire sonner la caisse et de fermer les barrières de Paris — doivent amener (en personne ou représentés par leurs adjudants généraux) 400 hommes à la Commune. Ils doivent également y envoyer les membres du Conseil général rencontrés dans les sections.
- Les adjudants de sections seront pour leur part chargés par leur chefs de légion d’envoyer à la Commune des membres de leur comité révolutionnaire.
- L’adjudant général des canonniers Fontaine est chargé d’envoyer à Hanriot toutes ses compagnies.
- Les commandants des deux escadrons de gendarmerie à cheval, Martin et Hesmart, sont chargés d’y envoyer leurs escadrons, ce dernier étant personnellement convoqué(27)cf. Arthur BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959 p. 317 (+ note 45) ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 202-203 (+ note 2), d’après A. N., AFII 47 pl. 368 pièce 38.
Alors qu’ils étaient vraisemblablement occupés à la rédaction de ces ordres, ils reçurent la visite d’Héron accompagné de quatre hommes, venus signifier à Hanriot son arrestation. Ce sont ces agents du Comité de sûreté générale qui sont appréhendés. Hanriot part ensuite pour alerter Paris sur la situation, et libérer les députés robespierristes(28)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 203-204.
Avant ou après l’intermède Héron et/ou le départ d’Hanriot, se présente Hesmart, chef de la 29e division de gendarmerie (à cheval), désigné durant la nuit précédente par les Comités de Salut public et de Sûreté générale pour remplacer temporairement Hanriot. Il fut arrêté soit à l’état-major par les aides de camp d’Hanriot, soit par Payan si l’on se fie à la version de son témoignage du lendemain matin à la Convention livrée par le Moniteur le 12 thermidor(29)cf. Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, p. 342. Un de ses adjudants venu chercher des ordres auprès de lui subit peu après le même sort).
Devant initialement être conduit à la prison de la rue du Bouloi, Hesmart fut finalement maintenu en captivité à l’Hôtel de Ville(30)cf. A. BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959 pp. 317-318.
Payan fut par la suite arrêté, puis délivré par Hanriot à proximité de La Force avant 16 h. d’après Sainte Claire-Deville(31)Martel l’avait situé pour sa part vers 14h30. Cf. A.-L.-R. de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, pp. 156-160 (+ note 1), 171; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 216, d’après les déclarations de l’officier municipal Minier au Comité révolutionnaire de sa section (A. N., F7 4432), d’Ulrich, aide de camp d’Hanriot, au Comité révolutionnaire des Gravilliers (F7 4432), de Laviéville, employé à l’administration des Établissements publics (F7 4595, dossier Besnard) ; compte rendu du Comité révolutionnaire de la section de la Maison-Commune (AFII 47 365 20) ; déclaration de Vincenot, commandant en second de la section de l’Arsenal (AFII 47, pl. 367 2) (Fouquier-Tinville y fait référence dans son mémoire(32)cf. H. FLEISCHMANN, Réquisitoires de Fouquier-Tinville, Fasquelle, 1911, p. 241).
Forces armées rejoignant la Commune
Outre les 300 à 400 gendarmes de la Maison-Commune, la municipalité était défendue par la garde journalière ou la réserve de la section de Popincourt et par 20 canonniers de la section des Tuileries et leurs deux pièces(33)cf. A.-L.-R. de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, p. 157.
Vers 15h30, les premières compagnies de canonniers convoquées par leur adjudant-général Fontaine, fidèle d’Hanriot, arrivent place de Grève et sont disposées en batterie(34)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 213. Ceux de la section de la Fraternité seraient arrivés vers 17 h.(35)Billet de Varin, commandant de la section de la Fraternité, A. N., AFII 47 pl. 365 5
Fauconnier, chef de la 1ère légion, désigné par la Convention pour remplacer Hanriot, se déplace à travers diverses sections du centre de Paris pour notifier sa nouvelle autorité, mais ne transmet pas les interdictions d’obéir à Hanriot aux compagnies de ses propres sections. Sans nouvelles de lui, son adjudant général Giot recopia et transmit les ordres de la Commune(36)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 207.
Olivier, chef provisoire de la 6e légion (par ailleurs commandant en chef de la section des Lombards), reçoit simultanément vers 15 h. sa convocation à la barre de la Convention et les ordres verbaux (d’un aide de camp d’Hanriot ?) que toutes les sections de sa légion lèvent et envoient des hommes à la Commune. Il part prétendument pour les Tuileries, déléguant à ses sous-adjudants généraux tout pouvoir décisionnel, notamment exécuter les ordres d’Hanriot. Cinq des huit sections sous son autorité avaient déjà envoyé d’importants détachements d’hommes à l’Hôtel de Ville vers 17 h.(37)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 209-210 (+ note 3), d’après le rapport d’Olivier, A. N., AFII 47 pl. 364 46
Entre 16 h. et 19 h., la Commune dispose donc du soutien de détachements d’hommes de l’ensemble des sections de la 1ère légion, et de cinq sections de la sixième légion. Grâce à l’incompréhension des premiers ordres d’Hanriot initialement diffusés par oral, notamment par les sections des Arcis, des Amis-de-la-Patrie, de la Réunion et du Panthéon, elle dispose de 3.400 hommes au lieu des 2.400 initialement demandés. Cette dernière aurait fourni à elle seule 1.200 hommes(38)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 211 (+ note 1), d’après A. N., AFII 47.
Le Conseil général de la Commune entre en insurrection
D’après l’historien Sainte-Claire Deville, le déroulé exact des événements survenus au Conseil général jusqu’à environ 21h45 consignés sur le procès verbal de la séance demeure incertain. L’absence de ratures jusqu’au retour de la délégation de Lasnier, chargé de ramener Robespierre réfugié à l’Administration de Police suggère qu’il a été recopié à partir de notes éparses, avec de possibles erreurs d’agencement(39)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 260 (note 3).
Fleuriot-Lescot ouvre la séance extraordinaire peu après 17h30, en présence seulement d’une trentaine d’officiers municipaux(40)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 222 (+ note 2), d’après la déclaration de l’officier municipal Minier au comité révolutionnaire de la section Révolutionnaire (A. N., F7 4432 pl. 9-30). Après leur avoir lu les décrets de la Convention, il insiste, conjointement avec Payan, sur les dangers pour la Révolution que représente l’arrestation des députés robespierristes. Ils n’oublient pas de leur rappeler le rôle tenu par la Commune dans des circonstances graves(41)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 222-223 ; Journal de Perlet, n° 687, du 24 thermidor, d’après « Précis de ce qui s’est passé dans la séance du Conseil général de la Commune de Paris dans la nuit du 9 au 10 thermidor » (A. N., AFII 47 pl. 368 28) ; Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 46.
Deux d’entre eux sont chargés de s’adresser à la population rassemblée sur la place. De son côté, aidé de Pâris, un professeur de lettres, Payan rédige puis fait adopter une proclamation en réponse à celle de la Convention, faisant l’éloge des députés arrêtés et désignant comme ennemis Bourdon de l’Oise (accusé d’avoir calomnié la Commune), Du Barran, Amar, Collot d’Herbois et Barère(42)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 223 ; P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 46 (note 1), d’après A. N., F7 4432 pl. 1 40. Payan rédigea également le brouillon d’un projet d’adresse (que Sainte-Claire Deville voit comme destinée à la Convention(43)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 225 (note 3), d’après les papiers saisis à la Commune) dressant une courte liste de factieux. Presque identique à celle de la proclamation, elle ne comprend cependant pas Du Barran et de Bourdon de l’Oise, ce dernier ayant fait place à Léonard Bourdon(44)Lequel sera également présent dans une liste plus large donnée dans le courant de la soirée. Cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, p. 223 (+ note 1), d’après A. N., F7 4432 ?.
Les ordres de fermeture des barrières pour empêcher quiconque de sortir, et d’arrêter tout militaire propageant le décret conventionnel d’interdiction d’envoi à la Commune des 400 hommes par légion demandés par Hanriot, sont confirmés. Le gendarme Lechu est également frappé d’arrestation, pour avoir rapporté un décret de la Convention ordonnant celle d’Hanriot, Lavalette, Sijas, Demay, d’Aubigny, Dufraisse et Boulanger. Ce dernier, dont la nouvelle de l’arrestation parvient peu après, est remplacé par Chardin(45)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, pp. 46-47.
Peu après 18 h., après que le Conseil ait appris l’arrestation d’Hanriot, le concierge de l’Hôtel de Ville Bochard est chargé de laisser retentir le tocsin(46)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 224 (+ notes 1 & 2), 230 (note 2), d’après A. N., AFII 47 pl. 365 20 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor… Pièces justificatives, n°XXVI, p. 200.
Une demande de mise à disposition du bourdon de Notre Dame, de portée plus importante que le tocsin de l’Hôtel de Ville, est ensuite adressée par Payan au Comité révolutionnaire de la Cité, lequel refusera(47)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 224-225, d’après AFII 47 pl. 365 27.
Alors que Coffinhal et Fleuriot-Lescot partent s’adresser aux forces armées rassemblées sur la place, Charlemagne occupe le fauteuil de président du Conseil général(48)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 48.
Vers 19 h. la disparition de la feuille où signaient les dignitaires de la Commune et les commissaires des comités de sections est constatée. La rédaction d’une nouvelle liste est décidée, cette fois-ci sous le contrôle étroit de Blin, secrétaire de la Commune. Pour pallier à de possibles défections d’officiers municipaux, instruction fut donnée de ne plus laisser sortir personne de la séance du conseil. La consigne fut appliquée jusque vers 22 ou 23 h.(49)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 229 (+ note 2)-230 (+ note 1), d’après la déclaration de l’officier municipal Cazenave, du 10 thermidor avant 4 h. du matin, devant le Comité révolutionnaire de l’Homme-Armé (A. N., F7 4636)
L’appel de la Commune aux autorités de sections
Parallèlement à ces péripéties, le Conseil général multiplie les prises de contact. Vers 18h30, il en appelle aux patriotes du Conseil insurrectionnel du 10 août 1792(50)Se présenteront notamment, nommés avec cette qualité, les citoyens Benoist (Nicolas), de la section des Tuileries (A. N., W 79) ; Denelle, Massé et Duchesne, de la section de Popincourt (A. N., AFII 47 pl. 366, Arch. de la Préfecture de police, A A/100) ; Journet, de l’Indivisibilité (F7 4432 pl. 6) ; Labarre, du Bonnet-Rouge (AFII 47 pl. 365) et envoie deux membres au club des Jacobins pour l’informer et l’inviter à correspondre avec lui d’heure en heure(51)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 48 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, p. 57 (+ note 3).
Le Conseil cherche également à se mettre en correspondance avec les assemblées générales de sections, dont il sollicite la tenue exceptionnelle, et appelle les autorités constituées des sections, comités civils et révolutionnaires, commandants de la force armée des sections, à rejoindre la Commune pour s’unir à elle(52)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 225 (+ note 4)-227, 273. Les représentants de la municipalité furent vraisemblablement chargés d’accueillir les commissaires des autorités constituées de leur section qui répondraient à l’invitation, afin de leur faire prêter serment de sauver la patrie puis de signer une feuille de présence(53)Il est à noter que la tenue de cette feuille concernant les sectionnaires a été décidée suite à la disparition de la feuille de présence des membres du Conseil, qui avait également été renouvelée. Cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 49, comme semble l’indiquer leurs témoignages(54)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 227 (+ note 3)-228, d’après la déclaration du caporal Menuet devant le Comité révolutionnaire de la section du Finistère (A. N., F7 4432 pl. 10 4).
Une minorité répondit à l’appel :
- 12 Comités révolutionnaires sur 48
- 16 comités civils sur 48
- 9 commandants (en chef ou en second) de compagnies de sections sur 96
Toutefois, se succédant rapidement à l’Hôtel de Ville et généralement composées de quatre à six commissaires, ces quelques délégations purent donner une impression d’affluence(55) Total réalisé par Sainte-Claire Deville, duquel il exclut étrangement deux signatures de membres du comité civil de la section de Popincourt et une des Droits-de-l’Homme. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 227 (note 2).
D’après le procès-verbal de séance du Conseil général, les sections des Marchés, de la Maison-Commune, du Finistère et de l’Observatoire furent parmi les premières à prêter serment, autour de 19 h.(56)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, pp. 49-50
Confrontations avec des autorités fidèles à la Convention
Cette période de début d’insurrection au Conseil général a été vécue et rapportée par plusieurs membres des forces de l’ordre envoyés par la Convention ou les deux comités de gouvernement.
Degesne, à la tête d’un peloton de gendarmerie qui avait investi peu après 17 h. l’état-major dans le but d’arrêter Hanriot, fut convoqué par le conseil général de la Commune et arrêté suite à sa confrontation avec Fleuriot-Lescot et Payan(57)cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor… Pièces justificatives, n°XIX (pièce 9), pp. 119-120 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 209-210, 224.
Premier chef de légion à inaugurer le système du commandement tournant des forces armées parisiennes en remplacement d’Hanriot et du principe du généralat permanent, Fauconnier se présente vers 19 h. Le Conseil général prononce son arrestation immédiate(58)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 49 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 208 ; Rapport du commandant en second de la section de la Fraternité (AFII 47 pl. 365 8).
Olivier, chef provisoire de la 6e légion apparaît durant ce même intervalle de temps à la Commune. Comme le précédent, il présente à Fleuriot-Lescot et Payan l’ordre d’arrestation d’Hanriot émis par la Convention en début d’après midi, qu’il venait seulement de communiquer aux sections dont il avait la responsabilité. Le maire et l’agent national lisent ironiquement le décret en pleine séance du Conseil général. Témoin de l’arrestation du lieutenant de gendarmerie Degesne, porteur du même décret, il parvient à s’extraire du Conseil(59)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 209-210, d’après le rapport d’Olivier, A. N., AFII 47, pl. 364, 46.
Autour de 18 h., un gendarme de la 29e division, Holbec(60) Lequel Holbec donne 17 h., mais il dit par ailleurs avoir vu Hanriot capturé aux Tuileries, ce qui recule son passage à la Commune d’au moins une heure si l’on suit la chronologie établie par Sainte-Claire Deville. Cf. A. BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959 p. 318, comparaît devant le Conseil général avec un ordre de convocation d’Hesmart au Comité de sûreté générale(61)cf. A. BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959 p. 318 (+ note 49). Cet ordre n’a pas été retrouvé..
Holbec rapporta avoir été témoin de plusieurs événements : dénonciation d’Amar, qui avait rédigé l’ordre dont il était porteur ; lecture d’une adresse de Robespierre appelant à se solidariser avec la Commune, dont est décidé l’envoi aux sections ; communication de l’arrestation d’Hanriot aux Tuileries (confirmée par lui en tant que témoin de son transfert au Comité de salut public) et envoi d’une nouvelle expédition pour le libérer ainsi que les députés robespierristes ; proposition d’un « comité de douze membres pour sauver la République » (annonce du Comité d’exécution) ; constatation de la disparition de la feuille de présence de la séance. Il aurait par la suite été sommé de quitter les lieux(62)cf. A. BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959 pp. 318-320.
Le P.V. de la séance du Conseil général mentionne pour sa part avoir fait arrêter le porteur d’un arrêté du Comité de salut public ordonnant la libération d’Hesmart(63)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 48 (+ note 1). L’original de l’arrêté est manquant..
Dans un sens inverse, à 18 h., la Commune reçut aussi la prestation de serment de gendarmes des 1ère (gendarmes des tribunaux) et 32e divisions, respectivement amenées par Degesne et Hesmart, juste avant que parvienne la nouvelle de l’arrestation d’Hanriot(64)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 47 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 230 (note 2), d’après le témoignage du canonnier Pierre Pay, de la section des Lombards (A. N., F7 4432 pl. 6 29).
Riposte de la Commune à l’arrestation d’Hanriot
La nouvelle de l’arrestation d’Hanriot parvint à la Commune vraisemblablement après l’arrestation de Degesne vers 18 h., entre la prestation de serment de gendarmes et l’ordre de faire sonner le Tocsin(65)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 230 (note 2). Payan fait adopter par le Conseil une résolution pour « aviser aux mesures les plus promptes pour retirer sur-le-champ les amis du peuple de la captivité »(66)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 224, suivi aussitôt par cet arrêté : « Le Conseil général arrête que les citoyens Coffinhal et Louvet se transporteront à l’instant au Comité de sûreté générale pour rendre à la liberté Couthon, Robespierre et tous les amis du peuple qui y sont détenus. Ils pourront à cet effet requérir la force armée. »(67)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 230, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, pp. 55 (+ note 3)-56
Enfin, Payan et Fleuriot font adopter Giot comme remplaçant temporaire d’Hanriot par le Conseil(68)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 228 (+ note 1), 245 (+ note 2), d’après le récit de Mauvage, membre du Comité révolutionnaire de la section du Faubourg du Nord (A. N., AFII 47 pl. 365 pièce 58) et le compte rendu de Giot (A.N., W 79) , obtenant par la même occasion le ralliement du capitaine et du commandant de la Réunion, venus au conseil général pour leur demander à qui obéir suite à la destitution d’Hanriot(69)cf. Albert SOBOUL, Glanes — Sur le 9 thermidor, AHRF t. 22, 1950, p. 367, d’après A. N., F7 4646.
La colonne est mise en marche peu avant 20 h. par Coffinhal, Louvet et quelques municipaux en écharpe qui auparavant avaient harangué la foule à l’extérieur de l’Hôtel de Ville aux côtés de Fleuriot : Desboisseaux, Lumière (par ailleurs jurés au Tribunal révolutionnaire) et Mettot (secrétaire-greffier adjoint). Elle se compose essentiellement des 400 hommes de la section des Amis-de-la-Patrie et de 6 à 10 compagnies de canonniers, dirigés par Fontaine et plusieurs sergents instructeurs(70)Les compagnies de canonniers ayant participé appartiendraient aux sections de Mutius-Scaevola, Popincourt, du Bon-Conseil, des Marchés, des Quinze-Vingts et du Panthéon. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 231-233. Pour l’ex-préfet d’Empire Martel, on dut promettre à de nombreux indécis qu’il ne s’agissait que de remettre à la Convention une pétition demandant la remise en liberté des nouveaux incarcérés(71)cf. A.-L.-R. de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, p. 234.
Des nouvelles encourageantes galvanisent la Commune
Vers 20 h., vraisemblablement avant que la première députation des Jacobins ne vienne répondre aux sollicitations de la Commune(72)cf. G. MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924, p. 503, d’après P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIV, 1837, p. 50 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Paris, Impr. nat., floréal an IV, pp. 57 (note 3)-58, Pièces justificatives, n°XXI, p. 123 et après le départ de l’expédition de Coffinhal, l’administrateur de Police Lelièvre annonce la « libération » de Robespierre et/ou de Couthon, réfugiés à la Mairie/Administration de Police(73)L’administrateur de police Faro avait anticipé la libération de ce dernier, présumant du succès de ses collègues envoyés à la Bourbe. Cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n°XI, p. 101 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, , pp. 228 (+ note 3)-229 (d’après le rapport des commissaires des comités révolutionnaire et civil de la section de Bon-Conseil, AFII 47 pl. 365 30), 245 (+ note 1), et demander des renforts. Une délégation est chargée de les ramener à l’Hôtel de Ville (74)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIV, 1837, p. 50 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 245-246, d’après les rapports de Quevreux et Ollivier (A. N., AFII 47 pl. 364 46, 48). Lelièvre et Lahure constituent une escorte à partir d’hommes de la section des Lombards, de Marat et de compagnies de canonniers d’autres sections, placées sous le commandement de Giot. Lelièvre s’oppose ensuite à l’ordre de rappel tardivement envoyé par le chef de légion Olivier pour sa section des Lombards, dirigée par Quevreux(75)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 245-246, (d’après les rapports de Quevreux et Ollivier, A. N., AFII 47 pl. 364 44, 46, 48), 309.
Puis, entre 20h30 et 21 h., après que le Conseil ait reçu le soutien de la commune de Belleville, est annoncé le retour imminent d’Hanriot au Conseil général(76)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 51. Présidant à nouveau le conseil, Fleuriot-Lescot aurait refusé d’obéir à un décret de la Convention mandant la Commune à la barre(77)cf. Rapport du Comité révolutionnaire du Faubourg-du-Nord, d’après le récit de Mauvage (AFII 47 pl. 365 pièce 58), signifiant ainsi pour la première fois une rupture nette entre les deux autorités(78)cf. Colin JONES, The overthrow of Robespierre and the « indifference » of the people in American Historical Review, jun. 2014, p. 703.
Peu avant 21 h., le Conseil général accueille Robespierre jeune(79)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 259 (note 3), d’après le rapport de Bodson le jeune, du Comité révolutionnaire de la section Révolutionnaire (A. N., F7 4432 pl. 9 30) ; E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XIX (2e pièce), p. 112, qui dénonce une faction dominatrice à la Convention contre laquelle il en appelle au « peuple debout« (80)cf. B. BACZKO, Comment sortir de la Terreur, Gallimard, 1989, pp. 22-23 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 212-214 (+ note) ; d’après les témoignages du notable Fréry (A. N., W 79) et de l’officier municipal Guyot (F7 4432). Il est suivi de Lerebours, commissaire aux Secours publics qui brandit un portefeuille présenté comme contenant des preuves accablantes contre les conspirateurs actuellement l’oeuvre(81)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 260 (+ note 2), d’après le récit des commissaires civils de la section du Faubourg-du-Nord (AFII 47 pl. 365 57) et le « Précis de ce qui s’est passé dans la séance du Conseil général de la Commune de Paris dans la nuit du 9 au 10 thermidor » (AFII 47 pl. 368 28).
La Commune se dote d’un Comité d’exécution
Sur proposition de Louvet, un Comité d’exécution de neuf membres est constitué vers 21h30(82)Sainte-Claire Deville propose cette chronologie sur la base de témoignages, en dépit de l’interrogatoire du commissaire aux ventes des émigrés Louis-Joseph Foureau, qui situa une heure et demi plus tôt sa création, et du procès-verbal de la séance du Conseil général, qui mentionne l’arrivée de Robespierre jeune postérieurement à la nomination du comité d’exécution. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 260 (+ note 3), d’après le précis des employés au secrétariat de la Commune (A. N., AFII 47 pl. 368 28), le récit de Bodson jeune (A. N., F7 4432 pl. 9 30), et celui des commissaires civils du faubourg du Nord (AFII 47 pl. 365 57) ; Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIV, 1837, p. 52 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°VI, pp. 92-94 (interrogatoire de Foureau). Se réunissant à côté de la grande salle où siège le Conseil général, dans la salle dite de l’Égalité, ce comité comprend notamment Louvet, Châtelet, Lerebours, Grenard, Legrand, Arthur, Payan ainsi que Coffinhal et Desboisseaux, pourtant toujours auprès d’Hanriot(83)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 260, 262, 264 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 219-220, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport fait au nom de la commission chargée de l’examen des papiers trouvés chez Robespierre et ses complices (…), Paris, Impr. nat., an III, Pièces justificatives, n°XLVIII, p. 183. D’après Louis Joseph Foureau, commissaire aux ventes des biens des émigrés de Mutius Scœvola, deux membres supplémentaires sont rapidement adjoints à ce comité, qui aurait presque aussitôt arrêté l’exécution pour le lendemain de deux agents du comité de salut public arrêtés(84)cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°VI, pp. 92-94 (interrogatoire de Foureau du 14 thermidor). Peu après avoir signé pour extrait conforme l’expédition d’un arrêté portant sur la création du Comité d’exécution, le secrétaire-greffier de la Commune Bourbon-Fleury s’enfuit et parvient à échapper aux poursuites(85)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 281.
A la suite de cet épisode (ou bien entre l’arrivée de Lerebours et la création du Comité d’exécution(86)Pour des raisons évoquées plus haut, Sainte Claire Deville marque ici ses distances avec la chronologie du procès verbal du Conseil. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 260 (note 3)) le concierge de la prison de La Force Blanchelaine qui s’était opposé à la libération de Le Bas comparaît devant le Conseil général. Violemment pris à partie par le maire Fleuriot-Lescot, il est contraint de retourner chercher le député ainsi que Lavalette, Boulanger et Vilate(87)cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XIX (5e & 10e pièces), pp. 114-115, 122. Le Bas est amené au Conseil général entre 21h30 et 22 h.(88)Sainte Claire Deville situe plus tôt l’événement, ne tenant visiblement pas compte du témoignage de Blanchelaine. Cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XIX (5e pièce), p. 115 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 256, 261 (+ note 1), d’après le récit de Legrand, commandant le détachement du Finistère au Comité révolutionnaire de la section (A. N., F7 4432 pl. 10 4) ; G. LENÔTRE, Robespierre et la « Mère de Dieu » — Le Mysticisme révolutionnaire, Paris, Perrin, 1926, chap. VI, p. 267 (note 11).
Fleuriot propose alors qu’une délégation soit formée pour ramener Robespierre de la Mairie/Administration de Police. Composée de six membres dont Lasnier de la section de Mutius Scævola, la délégation devra remettre à l’Incorruptible un message de Payan lui annonçant la création du Comité d’exécution. Rapidement revenu rendre compte de sa mission devant le Conseil, Lasnier annonce le maintien de Robespierre à la Mairie, ainsi que l’arrivée imminente de Coffinhal qui confirmera les faits. Hanriot et Coffinhal arrivent bientôt à la tribune au milieu des acclamations, ce dernier annonçant avoir « délivré les patriotes »(89)cf. E.-B. COURTOIS, Rapport fait au nom de la Commission chargée de l’examen des papiers trouvés chez Robespierre et ses complices, Paris, Maret, an III, Pièces justificatives, n°XLVIII, p. 183 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 261-263 ; Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, pp. 52-53.
Vers 22h30, le canonnier Chappin de la section de Bon-Conseil informe la Commune d’une réaction militaire imminente contre elle, et de la mise hors la loi prochaine des insurgés(90)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 53 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 219-220.
Arrivée discrète de Robespierre à la Commune
Peut être convaincu par Hanriot et Coffinhal, demeurés plus longtemps auprès de lui après le départ de Lasnier, Robespierre les aurait finalement suivi à l’Hôtel de Ville, sans toutefois les accompagner au Conseil général(91)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 53 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 263, d’après A. N., F7 4432 pl. 9-30 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 220-221, d’après la déposition de Camus, membre de la Commune qui affirme avoir vu les deux Robespierre, Le Bas et Dumas avant son départ vers minuit ; Mémoire de Longueville-Clémentière (A. N., W 79). Au Conseil général, le bruit de son arrivée aux côtés d’Hanriot aurait néanmoins circulé(92)cf. Rapport du commandant de la section du Faubourg-du-Nord (AFII 47 pl. 365 56).
Rédigée par Lerebours et peut être signée par Robespierre, une adresse à la section des Piques figure probablement parmi les premiers envois du Comité d’exécution(93)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 222, d’après le document original reproduit dans les Mémoires de Barras, membre du Directoire, Paris, Hachette, 1895, p. 195.
Ayant appelé Hanriot auprès de lui(94)Ordre signé Louvet, Payan, Legrand et Lerebours (AFII 47 pl. 368 13), le Comité aurait envisagé une nouvelle expédition au Comité de sûreté générale, comme l’indiquera plus tard l’adjudant général des canonniers Fontaine à Pellerin, parlant de 600 hommes et dix pièces de canon(95)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 282 (+ note 1), d’après le rapport de Pellerin, adjudant instructeur d’artillerie de la cinquième légion (AFII 47 pl. 366 38).
Le Comité d’exécution demanda au Conseil général de lui adjoindre vingt-quatre citoyens pris dans son sein pour faire exécuter ses ordres(96)cf. A. N., F7 4433. Non sans difficultés, le conseil mit douze de ses membres à la disposition du Comité(97)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 285 (+ note 2), d’après la déclaration de Renard, membre du Conseil général, section Poissonnière, du 14 thermidor an II. (F7 4774 89). Ces douze membres (Lacour, de Brutus ; Mercier et Gency, du Finistère ; Leleu, des Invalides ; Miché, des Quinze-Vingts ; d’Azard, des Gardes françaises ; Cochois et Jault, de Bonne-Nouvelle ; Aubert, de Poissonnière ; Barelle et Gilbert, du Faubourg du Nord et Simon, de Marat) se rendent, selon Mathiez, sur-le-champ dans les sections pour arrêter les défections qui menaçaient depuis que le décret de mise hors-la-loi était connu(98)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 54 ; E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n°XVIII, p. 111 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 222-223.
Après la libération des députés proscrits et la formation du Comité d’exécution, l’activité du Conseil général se ralentit avec des prestations de serment plus espacées, ce que confirme Louis Joseph Foureau, revenu à la Commune vers 22h30. De fait, les événements des quatre premières heures du procès-verbal de la séance du Conseil général tiennent en plus de six pages, alors que ceux des quatre suivantes en trois seulement(99)cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°VI (pièce 1), p. 94 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 279 (+ note 1).
Retenus dans la salle des séances depuis 19 h., les membres du Conseil général sont autorisés à sortir se restaurer entre 22 et 23 h. S’étant rendus pour plusieurs d’entre eux chez le restaurateur Belhomme, à l’angle de la place de Grève, certains ont pu apprendre ou entendre la confirmation de la mise hors-la-loi de la Commune rebelle, ou les réactions globalement défavorables des assemblées générales de section(100)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 230 (+ note 1), 280 (note 1), d’après les interrogatoires immédiats des membres de la Commune rentrés dans leur section sitôt l’interdiction levée. A ces nouvelles, certains rentrent aussitôt chez eux quand d’autres suivent les commissaires de leur section venus récupérer leurs détachements envoyés dans l’après-midi(101)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 280 (+ note 2), 281.
Le Comité d’exécution émet une série d’ordres destinés aux sections, chargées de faire sonner le tocsin et d’envoyer leurs hommes à Hanriot, « remis en liberté avec tous les députés patriotes par le peuple souverain », et à Hanriot lui-même, chargé de délivrer « la Convention Nationale de l’oppression des contre-révolutionnaires »(102)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 283, d’après A. N., AFII 47 pl. 368 12, 14. L’arrestation de tous les chefs de légion ayant été ordonnée(103)cf. AFII 47 pl. 368 15, l’état-major d’Hanriot s’adresse directement aux adjudants généraux de légion, les chargeant de l’assister dans sa mission, de faire battre la générale dans toutes les sections pour constituer un corps de 200 hommes à disposition de la Commune(104)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 284, d’après AFII 47 pl. 368 30, 38. Hanriot est par ailleurs chargé de faire parvenir au Comité d’exécution armes à feu et munitions pour douze personnes(105)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 283, d’après AFII 47 pl. 368 11.
Vers minuit, deux membres de la commune de Bercy venus demander à ce que leurs maraîchers puissent rentrer chez eux malgré la fermeture des barrières, sont accueillis par Arthur, du Comité d’exécution. Il les exhorte au contraire à se joindre aux forces de la Commune au moyen d’un appel leur étant adressé, et, entr’ouvrant la porte de la salle de l’Egalité, désigne la présence de Robespierre au sein dudit comité, leur apprenant par la même occasion son arrestation et sa libération(106)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 285-286 (+ note 1), d’après la déclaration de Hugot (AFII 47 pl. 368 17) ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXX, p. 164. Ils assistent ensuite à la lecture d’un arrêté du comité ordonnant la mise à mort de lusurpateur Hesmart(107)cf. A. BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959, pp. 320-321 (note 52) ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 289 (note 1). Tous deux seront bientôt amenés à prêter serment(108)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, pp. 54-55 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, nos VI, XXX, pp. 94, 163 & suiv..
Premières défections de corps d’armée
De retour de l’expédition aux Tuileries, Thiéry, commandant en chef de la section des Amis-de-la-Patrie aurait brièvement assisté à la séance du Conseil général avant de rapatrier ses troupes après 22 h., peut être sur demande des commissaires envoyés par la section(109)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 280 (+ note 2), d’après le rapport de Thiéry et les déclarations du 16 thermidor an II de Chrétien et Renouard devant le Comité révolutionnaire de leur section (A. N., AFII 47 pl. 367 5 et F7 4668). Durant la même période, les 1.200 hommes de la section du Panthéon-Français retournaient dans leur section(110)cf. Rapport du commandant de la section (A. N., AFII 47 366 21). Les 200 hommes de la section de la Réunion quittent également la Commune vers 22 h.(111)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290, d’après le rapport de Coste, commandant en second de la section de la Réunion (AFII 47 pl. 367 18)
Peu de temps après, c’est Varin, commandant de la section de la Fraternité, venu prêter serment à la Commune tout en refusant de signer, qui serait reparti en ramenant avec lui les canonniers de la section et, selon Sainte-Claire Deville, leurs détachements de gardes nationaux. Cette version établie par Varin une semaine après les faits est toutefois contredite par un billet qu’il adressa aux premières heures du 10 thermidor aux comités de Salut public et de Sûreté générale, où il leur demandait un ordre de rappel pour les canonniers de sa section(112)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290, d’après le rapport de Varin du 15 thermidor (AFII 47 pl. 365 9) ; Billet de Varin, commandant de la section de la Fraternité (AFII 47 pl. 365 5).
Vers 22h30, les commissaires envoyés par la section des Marchés obtiennent le départ de l’une de ses deux pièces et de ses canonniers(113)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290, d’après le rapport du comité révolutionnaire des Marchés (AFII 47 pl. 366 50). Débutée au même moment, l’évacuation progressive des canonniers de la section de Bon-Conseil se poursuivra jusqu’à environ minuit(114)cf. Compte-rendu du commandant en chef de la section de Bon-Conseil à Barras du 15 thermidor an II (AFII 47 pl. 365 32) ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290.
Encouragés à rentrer par une délégation de l’assemblée générale du Bonnet-Rouge, les canonniers de cette section se seraient heurtés au moment de leur départ (vraisemblablement vers 23h30) à Hanriot, qui aurait menacé de les faire arrêter(115)cf. Rapport des commandants et adjudant de la section (AFII 47 pl. 365 24) ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290 ; Procès verbal de l’assemblée générale de la section du Bonnet-Rouge, in G. WALTER, La Conjuration du Neuf Thermidor, p. 186.
La Commune au 10 thermidor
L’érosion des soutiens armés à la Commune se poursuit
Pour l’historien Colin Jones, le soutien armé de la Commune reposait sur l’ignorance des troupes quant aux véritables enjeux de leur mobilisation. Elles l’abandonnèrent quand l’opposition de la Commune à la Convention parut évidente et que leurs commandants eurent l’occasion de quitter le Conseil général(116)cf. C. JONES, The overthrow of Robespierre and the « indifference » of the people in American Historical Review, jun. 2014, p. 705.
Entre minuit et demi et 1 h. du matin, une délégation envoyée par l’assemblée générale de la section de Mutius Scævola repart avec ses canonniers(117)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290, d’après AFII 47 pl. 366 14 (déclaration des commissaires civils de la section de Mutius Scævola).
Parmi les dernières forces présentes place de Grève après 1 h., les canonniers des sections des Lombards, de Popincourt et des Quinze-Vingts refusent les offres de réquisition des denrées du traiteur Belhomme faites par Fontaine, Brisard et Fieffé. Ceux des deux dernières sections s’en vont par les quais rejoindre les Tuileries après avoir entendu la proclamation des décrets de mise hors-la-loi par un adjoint de Barras. L’adjudant d’artillerie Pionnier tente sans succès de dissuader les canonniers des Lombards de partir, avant de se joindre à eux(118)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 291-292, d’après les rapports de Pellerin, adjudant d’artillerie de la section Popincourt (AFII 47 pl. 366 38), et de Gigre, leur capitaine (AFII 47 pl. 364 47).
Vers 1h30 du matin, après qu’une troupe de gendarmes ait été chargée d’escorter des prisonniers jusqu’à la Mairie, le bataillon de manouvriers de la section du Finistère se serait retrouvé le dernier présent sur la place de Grève. Tardivement inquiétés par les mises hors-la-loi, ils partent malgré l’avis de leur capitaine, Vian, qui avait ramené du Conseil général l’ordre signé Fleuriot-Lescot de rester en place(119)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 292-293, d’après les déclarations de Ch. Menant, caporal, de Legrand, Vian et Bontemps, capitaines de la section du Finistère, déposition du 16 thermidor de Pierre-Nicolas Prudhomme, blanchisseur (A. N., F7 4432 pl. 10 4); A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 226-227.
Derniers agissements du Comité d’exécution
Sous l’autorité du Comité d’exécution, Payan rédige une nouvelle proclamation :
« La Commune révolutionnaire du 9 thermidor, destinée par le peuple et pour le peuple à sauver la patrie et la Convention nationale, attaquées par d’indignes conspirateurs,
Arrête que les nommés Collot d’Herbois, Amar, Léonard Bourdon, (…), Fréron, Tallien, Panis, Carnot, Dubois-Crancey (sic), Vadier, Javogue, Dubarran, Fouchet (sic), Granet, Moyse Bayle seront arrêtés pour délivrer la Convention de l’oppression où ils la retiennent.
Le Conseil déclare qu’elle donnera une couronne civique aux généreux citoyens qui arrêteront ces ennemis du peuple ; Déclare que les mêmes hommes qui ont renversé le tyran et la faction Brissot, anéantiront tous ces scélérats désignés qui ont osé plus que Louis XVI lui-même, puisqu’ils ont mis en état d’arrestation les meilleurs citoyens. »
C’est l’influence de Robespierre auprès du Comité d’exécution qui expliquerait, selon Mathiez, la disparition du nom de Barère entre les deux listes de Payan(120)cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 223 (note).
Mesures tardives du Comité d’exécution absentes du procès-verbal du Conseil général :
- Appel aux citoyens à « arrêter tous ceux qui abusent de la qualité de représentant du peuple, et (…) mettent hors la loi ses défenseurs. »(121)Sainte-Claire Deville situe cette action beaucoup plus tôt, en riposte à la proclamation de Barère, connue à la Commune peu après 22 h. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 277 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 224 (+ note 1), d’après F7 4433 pl. 1 33
- Proclamation probablement destinée à riposter à la rumeur qui se répand sur les visées royalistes des partisans de Robespierre : « Le peuple est averti qu’une patrouille de la part de l’étranger qui dominait dans le Comité de salut public, s’était présentée au Temple, pour enlever les infâmes rejetons de Capet; la patrouille est arrêtée, et le Conseil a fait immoler les Capet. »(122)cf. B. BACZKO, Comment sortir de la Terreur, p. 23, Gallimard, 1989, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, p. 75
- Un ordre de libération adressé à la prison de Sainte-Pélagie concernant l’imprimeur Nicolas et le général Lavalette (que l’on avait d’abord cru incarcéré à La Force) est rédigé à 2 h.(123)Nicolas avait été incarcéré vers 17 h. en même temps que Dumas. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 299-300 ; J. PALOU, Documents inédits sur le 9 thermidor, AHRF 1958 t.30 p. 47, d’après les interrogatoires du concierge de Sainte-Pélagie, Dauphinot, et du greffier Digeon (A. N., W 80)
Le Conseil général entre 1 h. et 2 h. du matin
Suite à l’interpellation dans les environs d’un fauteur de troubles — lequel est renvoyé au Comité d’exécution —, le Conseil général décide de la tenue de fréquentes patrouilles(124)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 54.
Différents décrets de la Convention (dont celui rapporté par des commissaires de la section de l’Observatoire) sont lus au Conseil général avant que, vers une heure, Robespierre, Couthon, Saint-Just et Le Bas ne fassent une brève apparition au Conseil général(125)cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 55 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 280 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°VI (pièce 1), p. 94.
Le Conseil général décide d’éclairer la façade de l’Hôtel de Ville. Des commissaires civils de la section des Arcis, arrêtés pour avoir lu à proximité la proclamation de la Convention et la mise hors-la-loi des insurrectionnels sont renvoyés devant le Comité d’exécution. Il est décidé d’envoyer dans cette section des émissaires pour l’éclairer « sur les véritables intérêts du peuple et sur les dangers de la patrie »(126)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIV, 1837, p. 55 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 278, d’après AFII 47 pl. 368 28. L’arrestation des commissaires des Arcis a été rapportée par un témoin au commandant en second de la section de l’Unité(127)cf. AFII 47 pl. 364 16.
Entre 1 h. et 1h30 du matin, le secrétaire du Comité de sûreté générale Nicolas Morel, arrivé à la Commune avec Longueville-Clémentières (agent de ce même Comité) pour assassiner Hanriot, est rapidement repéré par Lechenard, de la section du Bon-Conseil. Il est amené à Coffinhal, qui le fouille, l’interroge, et constate devant Robespierre également présent que le comité leur envoie des assassins dépourvus d’ordre. Morel doit bientôt dénoncer son complice qui, une fois appréhendé, est à son tour envoyé à Coffinhal et fouillé par les gendarmes ayant ramené Couthon à l’Hôtel de Ville. Morel est, de son côté, vivement admonesté par Le Bas. Ils sont ensuite transférés, en attendant d’être fusillés, à la chambre d’arrêt de l’Administration de police(128)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 288 (+ note 2), d’après les récits de Morel et de Longueville-Clementières (A. N., F7 4774 52, W 79 pp. 4-8).
Le Conseil général est bientôt alerté du fait que de nombreux comités révolutionnaires de section, en lien avec les comités de Salut public et de Sûreté générale, procèdent au rappel de leurs canonniers. Une députation, formée de Barré (ou Barelle), Cellier et Lepauvre est chargée de les retenir. Ayant trouvé la place déserte, ceux-cis ne se représentent pas à la Commune (bien qu’arrêtés par la suite, tous trois échapperont à la guillotine(129)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 362-363, 371). Un individu proclamant ensuite sa fidélité à la Convention est ensuite appréhendé au Conseil(130)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, pp. 55-56 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 293-294 (+ note 1), d’après le rapport d’Henriet et Dumont, membres du Comité révolutionnaire de Popincourt (AFII 47 pl. 366 36).
Vraisemblablement peu après 1h30 du matin, de nouveaux émissaires jacobins se présentent à la Commune. Ayant demandé confirmation que l’on a bien « retiré des fers les patriotes incarcérés », ils reçoivent l’accolade de Dumas. Paris, du Panthéon et Jérôme, des Arcis, bientôt rejoints par Louvet, sont envoyés aux Jacobins vers 2 h.(131) Sainte-Claire Deville fixe cet horaire d’après ceux fournis par Henriet et Dumont, présents à la Commune au moment de l’arrivée des Jacobins, et celui indiqué dans la réponse des Jacobins, plutôt que celui fourni sur le procès verbal de la Commune, lequel situe leur arrivée à 2h30. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 294 (+ note 2)-295 (note suite), d’après AFII 47 pl. 366 36 ; Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIV, 1837, p. 56 Ils leur délivrèrent probablement l’invitation du Comité d’exécution à rejoindre la Commune en grand nombre, y compris les citoyens et citoyennes des tribunes(132)L’invitation, datée d’« une heure après minuit », est signée Arthur, Legrand, Payan, Chatelet, Grenard, Coffinhal, Fleuriot-Lescot ainsi qu’un certain Gi..etz (?). Cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, p. 51 (note 1).
L’historien Sainte-Claire Deville avance qu’un individu — peut être l’officier d’état-major qui avait tenté de faire revenir le bataillon des hommes du Finistère ? — fit alors irruption au Conseil pour annoncer que la Commune n’était plus défendue par aucun homme, jetant l’effroi dans l’assemblée(133)Sainte-Claire Deville ne précise pas sur quel document il s’appuie. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 300.
Coups de feu au Comité d’exécution
Vers 2 h., deux détonations se font entendre des tribunes du Conseil général. Un individu ayant « reçu un coup de pistolet au cou » apparaît près du secrétariat, bientôt présenté comme étant Robespierre ayant cherché à attenter à ses jours. Blessé à la gorge, il aurait demandé qu’on l’achève, ce qui aurait provoqué un violent accès de fureur de son frère Augustin(134)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 295 (+ note 1)-296, 298, 305 (note 4), d’après le rapport du 10 thermidor d’Henriet et Dumont, membres du Comité révolutionnaire de Popincourt (AFII 47 pl. 366 36), et du commissaire de l’Assemblée générale de la section de l’Indivisibilité (F7 4432 pl. 7 6).
Vraisemblablement au premier coup de feu, Fleuriot se serait précipité vers la salle de l’Egalité. Il en serait revenu blême alors que partout l’on criait : « Robespierre s’est brûlé la cervelle ! »(135)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 301, d’après le précis des employés du secrétariat de la Commune (A. N., AFII 47 pl. 368 28).
Paraissant confirmer ces faits, le concierge de la Maison-Commue Bochard rapportera dans sa déclaration du 17 thermidor qu’alerté après la première détonation par un gendarme, il s’était rendu dans la salle de l’Egalité où siégeait le Comité d’exécution. Arrivé sur place, il aurait vu le corps de Le Bas gisant à terre, avant d’être surpris par un deuxième coup de feu que se serait tiré Robespierre. N’étant que blessé, celui-ci se serait précipitamment dirigé vers la salle du Conseil général, bousculant Bochard sur son passage(136)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 296-297, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor..., Pièces justificatives, n°XXXVI, p. 201. Il est toutefois à noter que si Henriet, Dumont et Bochard font état de deux détonations, le commissaire de l’Assemblée générale de la section de l’Indivisibilité et les employés du secrétariat de la Commune n’en mentionnent qu’un. Par ailleurs, si la déclaration de Bochard parait indiquer un certain laps de temps entre les deux coups de feu, ils paraissent presque simultanés pour Henriet et Dumont.
De nombreux témoins de la scène, émissaires de sections ou membres du Comité d’exécution comme Grenard, Desboisseaux ou Coffinhal, auraient quitté la Commune alors qu’approchaient les canons de la Convention. La plupart se seraient enfuits par l’escalier de l’état-major, l’arcade Saint-Jean et la rue du Martroi(137)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 298, 301-302, d’après le rapport du commissaire de l’Assemblée générale de la section de l’Indivisibilité (F7 4432 pl. 7 6).
Assaut de la Commune par les troupes fidèles à la Convention
L’irruption des troupes conventionnelles dans la salle de l’Egalité fut facilitée par le fait que Léonard Bourdon aurait obtenu le mot de passe, via le citoyen Martin, juge de paix de la section des Gravilliers, qui le tenait d’Ulrich, l’aide de camp d’Hanriot(138)cf. J. PALOU, Documents inédits sur le 9 thermidor, AHRF t.30, 1958, p. 46, d’après A. N., W 80 (interrogatoire de Talbot, officier municipal de la section du Temple) ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n° XXX, p. 140 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », pp. 227-228, d’après F7 4432 (section des Gravilliers).
La colonne dirigée par Léonard Bourdon et Camboulas arrive place de Grève vers 2h15 du matin, au moment semble-t-il de la défenestration de Robespierre jeune(139)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 298, 305 (note 4), d’après le rapport de Bodson le jeune, du Comité révolutionnaire de la section Révolutionnaire (F7 4432 pl. 9 30); rapport du président de l’assemblée générale de la section de la Maison-Commune (AFII 47 pl. 365 19) ; E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXVIII, pp. 204-205 (témoignages de Joseph Feucher et Jacques Meunier devant le comité civil de la section de la Maison commune) ; Un incident de la journée du 9 thermidor, in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. LVI, 1911, pp. 238-239, d’après A. N. ? (cote non précisée). S’étant présenté le lendemain à Fouquier-Tinville comme le premier entré dans la salle du Conseil général, l’agent du Comité de salut public Dulac aurait arrêté Charlemagne qui présidait la séance. Il aurait ensuite appréhendé la citoyenne Lumière, armée de deux pistolets(140)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 306 (+ note 1), d’après la lettre de Dulac à Fouquier-Tinville datée du 11 thermidor (A. N., W 79).
Dans une lettre à Courtois postérieure d’un an aux faits et dans laquelle il exagéra manifestement son rôle, Dulac prétendit que Bourdon fut réticent à pénétrer dans la salle du conseil général, craignant une résistance violente au regard des coups de feu récemment entendus. Invalidant au passage la thèse soutenue par Bourdon que c’est le gendarme Méda qui aurait tiré sur lIncorruptible, il aurait découvert en premier les corps de Robespierre puis de Le Bas, et arrêta Saint-Just, Dumas et Payan(141)Sans préciser ses sources, Sainte-Claire Deville attribue également à Dulac l’arrestation de Fleuriot et des membres du comité d’exécution (Grenard, Coffinhal, Desboisseaux et Lerebours exceptés). Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 306 (+ note 1), d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Paris, Impr. nat., an IV, Pièces justificatives, n°XXXIX, pp. 212-213.
Répression et devenir de la Commune
Quelques individus présents à la Commune au moment de l’assaut échappent au coup de filet : Pacquotte, officier municipal de la section de l’Unité et deux commissaires révolutionnaires de l’Observatoire qui parviennent à s’extraire de l’Hôtel de Ville, Duchêne de Popincourt et le sculpteur et administrateur des Travaux publics Beauvallet qui s’y cachent(142)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 306-307. Pris à la Commune, Gobeau aurait pour sa part tenté de se suicider à l’aide d’un canif, se faisant de nombreuses plaies à la poitrine, dont certaines avaient atteint le poumon(143)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 307, d’après le bulletin de santé de Gobeau (A. N., F7 4727). Plusieurs prisonniers valides, dont Payan, Dumas, Saint-Just et La Valette, sont rapidement transférés au Comité de sûreté générale puis à la Conciergerie. Blessés, Couthon et Gobeau sont amenés à l’hospice de l’Humanité (ci-devant Hôtel-Dieu) pour y être soignés tandis que Robespierre est amené au Comité de Salut Public(144)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 318 ; rapport du commandant des Gravilliers (A. N., AFII 47 366 27). 22 autres prisonniers demeurés à l’Hôtel de Ville, dont 19 membres du Conseil, Moenne, l’un des substituts de Payan, et les deux secrétaires-greffiers adjoints Blin et Mettot, seront envoyés à la Conciergerie vers 15 h. sur ordre du Comité de sûreté générale(145)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 332, d’après A. N., W 434 975, AFII* 298.
A partir de 3 h. du matin, de nombreux membres du Conseil général sont arrêtés à leur domicile par les comités révolutionnaires de leur section. Beaucoup sont ensuite amenés au Comité de sûreté générale et, garrotés deux par deux, entassés dans le vestibule de l’Hôtel de Brionne, tandis que les commissaires des comités révolutionnaires déposent au secrétariat les procès-verbaux d’arrestation et d’interrogatoires, contre reçu délivré par les huissiers du Comité(146)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 326, d’après le mémoire de l’ex-administrateur de police Guyot (F7 4432).
Avec 87 condamnations à mort (plus celle de 6 dignitaires ou fonctionnaires de la municipalité) sur 108 exécutions au total, les membres de la Commune parisienne payent un tribut majeur aux journées de Thermidor. 40 furent emprisonnés (dont un, Caillot, décéda à la Conciergerie le 11 thermidor) et 13 ne furent pas poursuivis. La plupart de ceux qui échappent à la guillotine semblent avoir été arrêtés le 11 thermidor ou les jours suivants, l’indulgence à leur encontre serait donc plus redevable au calendrier qu’à un examen de l’implication de chacun, pourtant promis par Du Barran à la Convention le 10 thermidor(147)cf. Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 344 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 341 (+ note 1).
Sur 33 administrateurs, 21 sont exécutés, dix sont emprisonnés tandis que deux seulement demeurent en liberté(148)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 349. Face à la pénurie d’officiers municipaux et notables, Herman avait demandé le 10 thermidor au Comité de salut public la nomination exceptionnelle d’un officier public pour accomplir les 37 mariages et 11 divorces qui avaient du être ajournés. Le Comité nomme à cet effet Robin, de la section de la République et Trial, de la section Lepeletier(149)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 350, 375 ; A. MATHIEZ, Une conséquence imprévue du 9 Thermidor, Annales révolutionnaires 1917, p. 411, d’après A. N., BB30 22. De semblables mesures sont prises dans les jours suivants pour pallier aux urgences qui se présentent, dans des arrêtés indiquant que la Commune était en cessation d’activité(150)Délivrance de passeports confiée à l’Administration de Police régénérée le 12 thermidor, administration des établissements publics confiée au Département de Paris le 22 suivant. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 350.
A la Convention, après que, le 15 thermidor, Charles Delacroix ait questionné l’opportunité de rétablir ou non un maire de Paris, Cambacérès propose le 24 que la police parisienne, en plus des comités révolutionnaires des sections, soient directement soumis au Comité de sûreté générale(151)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 350-352 ; Procès-verbal de la Convention nationale, t. XLII, Paris, Impr. Nat., an IV ; Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 473. C’est le mois suivant, à la mi-fructidor, que la suppression de la municipalité parisienne est adoptée par la Convention. L’ensemble des services municipaux sont désormais assurés par les différentes commissions exécutives sauf la police parisienne, qui passe sous contrôle direct du Comité de sûreté générale(152)cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 352.
Réferences
↑1 | cf. Ernest MELLIÉ, Les sections de Paris pendant la Révolution Française, Paris, 1898, pp. 7-9 |
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↑2 | cf. Ernest MELLIÉ, Les sections de Paris pendant la Révolution Française, Paris, 1898, p. 10 |
↑3 | cf. ÉLOUIN, A. TRÉBUCHET, E. LABAT, Nouveau dictionnaire de police, Vol. 1, 1835, Béchet-Jeune, p. LXXVIII |
↑4 | cf. Ernest MELLIÉ, Les sections de Paris pendant la Révolution Française, Paris, 1898, p. 9 |
↑5 | cf. Ernest MELLIÉ, Les sections de Paris pendant la Révolution Française, Paris, 1898, p. 10 |
↑6 | cf. Michel EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1933, p. 423 |
↑7 | Détruites dans leur quasi totalité durant l’incendie de 1871, un fragment des archives de ce corps municipal, retrouvées dans les papiers de Payan, sont disponibles aux Archives nationales (AFII 48 pl. 369). Cf. Michel EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1933, pp. 417-418 ; Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 182, 186 |
↑8 | cf. M. EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1933, p. 418 |
↑9 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 350 |
↑10 | cf. M. EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1933, pp. 418-419 |
↑11 | cf. Arnaud-Louis-Raoul de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, Plon, 1879, p. 157 |
↑12 | cf. M. EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1933, p. 425 (note) |
↑13 | cf. E. MELLIÉ, Les sections de Paris pendant la Révolution Française, Paris, 1898, p. 10 |
↑14 | cf. B. BACZKO, Comment sortir de la Terreur p. 38, Gallimard, 1989 |
↑15 | cf. A. ORDING, Le Bureau de police du Comité de salut public : étude sur la Terreur, Oslo, J. Dybwad, 1930, pp. 118-119 ; Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 150 & suiv. |
↑16 | Il assistera à la comparution de Robespierre le 10 thermidor. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 152 |
↑17 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 222 (note 1) |
↑18 | cf. M. EUDE, La Commune robespierriste, AHRF 1934, pp. 544-546 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 159-161 |
↑19 | Eléments biographiques sur ces deux personnages dans P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 153(+notes) |
↑20 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 165-166, d’après A. N., F7 4774 28 |
↑21 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 166-167, d’après Alphonse AULARD, Recueil des Actes du Comité de salut public t. XV, p. 164 |
↑22 | D’après la liste établie par Sainte-Claire Deville. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 378-379 |
↑23 | cf. Edme-Bonaventure COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Paris, de l’Imprimerie nationale, floréal an IV, Pièces justificatives, n°XXXV, p. 199 |
↑24 | cf. Edme-Bonaventure COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Paris, Impr. nat., an IV, Pièces justificatives, n°XIX, p. 114 (4e pièce); Arnaud-Louis-Raoul de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, Plon, 1879, p. 153 (note 1) |
↑25 | Comme la liste de la séance insurrectionnelle, la liste de la séance régulière ne fut retrouvée que durant l’hiver de l’an III. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 201 (note 2), d’après A. N., F7 4430 |
↑26 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 201-202, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Paris, Impr. nat., an IV, Pièces justificatives, n°XXXVI, p. 200 |
↑27 | cf. Arthur BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959 p. 317 (+ note 45) ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 202-203 (+ note 2), d’après A. N., AFII 47 pl. 368 pièce 38 |
↑28 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 203-204 |
↑29 | cf. Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, p. 342 |
↑30 | cf. A. BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959 pp. 317-318 |
↑31 | Martel l’avait situé pour sa part vers 14h30. Cf. A.-L.-R. de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, pp. 156-160 (+ note 1), 171; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 216, d’après les déclarations de l’officier municipal Minier au Comité révolutionnaire de sa section (A. N., F7 4432), d’Ulrich, aide de camp d’Hanriot, au Comité révolutionnaire des Gravilliers (F7 4432), de Laviéville, employé à l’administration des Établissements publics (F7 4595, dossier Besnard) ; compte rendu du Comité révolutionnaire de la section de la Maison-Commune (AFII 47 365 20) ; déclaration de Vincenot, commandant en second de la section de l’Arsenal (AFII 47, pl. 367 2) |
↑32 | cf. H. FLEISCHMANN, Réquisitoires de Fouquier-Tinville, Fasquelle, 1911, p. 241 |
↑33 | cf. A.-L.-R. de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, p. 157 |
↑34 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 213 |
↑35 | Billet de Varin, commandant de la section de la Fraternité, A. N., AFII 47 pl. 365 5 |
↑36 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 207 |
↑37 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 209-210 (+ note 3), d’après le rapport d’Olivier, A. N., AFII 47 pl. 364 46 |
↑38 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 211 (+ note 1), d’après A. N., AFII 47 |
↑39 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 260 (note 3) |
↑40 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 222 (+ note 2), d’après la déclaration de l’officier municipal Minier au comité révolutionnaire de la section Révolutionnaire (A. N., F7 4432 pl. 9-30) |
↑41 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 222-223 ; Journal de Perlet, n° 687, du 24 thermidor, d’après « Précis de ce qui s’est passé dans la séance du Conseil général de la Commune de Paris dans la nuit du 9 au 10 thermidor » (A. N., AFII 47 pl. 368 28) ; Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 46 |
↑42 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 223 ; P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 46 (note 1), d’après A. N., F7 4432 pl. 1 40 |
↑43 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 225 (note 3), d’après les papiers saisis à la Commune |
↑44 | Lequel sera également présent dans une liste plus large donnée dans le courant de la soirée. Cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, p. 223 (+ note 1), d’après A. N., F7 4432 ? |
↑45 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, pp. 46-47 |
↑46 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 224 (+ notes 1 & 2), 230 (note 2), d’après A. N., AFII 47 pl. 365 20 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor… Pièces justificatives, n°XXVI, p. 200 |
↑47 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, pp. 224-225, d’après AFII 47 pl. 365 27 |
↑48 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 48 |
↑49 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 229 (+ note 2)-230 (+ note 1), d’après la déclaration de l’officier municipal Cazenave, du 10 thermidor avant 4 h. du matin, devant le Comité révolutionnaire de l’Homme-Armé (A. N., F7 4636) |
↑50 | Se présenteront notamment, nommés avec cette qualité, les citoyens Benoist (Nicolas), de la section des Tuileries (A. N., W 79) ; Denelle, Massé et Duchesne, de la section de Popincourt (A. N., AFII 47 pl. 366, Arch. de la Préfecture de police, A A/100) ; Journet, de l’Indivisibilité (F7 4432 pl. 6) ; Labarre, du Bonnet-Rouge (AFII 47 pl. 365) |
↑51 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 48 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, p. 57 (+ note 3) |
↑52 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 225 (+ note 4)-227, 273 |
↑53 | Il est à noter que la tenue de cette feuille concernant les sectionnaires a été décidée suite à la disparition de la feuille de présence des membres du Conseil, qui avait également été renouvelée. Cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 49 |
↑54 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 227 (+ note 3)-228, d’après la déclaration du caporal Menuet devant le Comité révolutionnaire de la section du Finistère (A. N., F7 4432 pl. 10 4) |
↑55 | Total réalisé par Sainte-Claire Deville, duquel il exclut étrangement deux signatures de membres du comité civil de la section de Popincourt et une des Droits-de-l’Homme. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 227 (note 2) |
↑56 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, pp. 49-50 |
↑57 | cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor… Pièces justificatives, n°XIX (pièce 9), pp. 119-120 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 209-210, 224 |
↑58 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 49 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 208 ; Rapport du commandant en second de la section de la Fraternité (AFII 47 pl. 365 8) |
↑59 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 209-210, d’après le rapport d’Olivier, A. N., AFII 47, pl. 364, 46 |
↑60 | Lequel Holbec donne 17 h., mais il dit par ailleurs avoir vu Hanriot capturé aux Tuileries, ce qui recule son passage à la Commune d’au moins une heure si l’on suit la chronologie établie par Sainte-Claire Deville. Cf. A. BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959 p. 318 |
↑61 | cf. A. BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959 p. 318 (+ note 49). Cet ordre n’a pas été retrouvé. |
↑62 | cf. A. BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959 pp. 318-320 |
↑63 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 48 (+ note 1). L’original de l’arrêté est manquant. |
↑64 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 47 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 230 (note 2), d’après le témoignage du canonnier Pierre Pay, de la section des Lombards (A. N., F7 4432 pl. 6 29) |
↑65 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 230 (note 2) |
↑66 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 224 |
↑67 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 230, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, pp. 55 (+ note 3)-56 |
↑68 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 228 (+ note 1), 245 (+ note 2), d’après le récit de Mauvage, membre du Comité révolutionnaire de la section du Faubourg du Nord (A. N., AFII 47 pl. 365 pièce 58) et le compte rendu de Giot (A.N., W 79) |
↑69 | cf. Albert SOBOUL, Glanes — Sur le 9 thermidor, AHRF t. 22, 1950, p. 367, d’après A. N., F7 4646 |
↑70 | Les compagnies de canonniers ayant participé appartiendraient aux sections de Mutius-Scaevola, Popincourt, du Bon-Conseil, des Marchés, des Quinze-Vingts et du Panthéon. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 231-233 |
↑71 | cf. A.-L.-R. de MARTEL, Types révolutionnaires. Etudes sur Fouché t. 2, p. 234 |
↑72 | cf. G. MICHON, Les séances des 8 et 9 thermidor aux Jacobins, AHRF 1924, p. 503, d’après P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIV, 1837, p. 50 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Paris, Impr. nat., floréal an IV, pp. 57 (note 3)-58, Pièces justificatives, n°XXI, p. 123 |
↑73 | L’administrateur de police Faro avait anticipé la libération de ce dernier, présumant du succès de ses collègues envoyés à la Bourbe. Cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n°XI, p. 101 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, , pp. 228 (+ note 3)-229 (d’après le rapport des commissaires des comités révolutionnaire et civil de la section de Bon-Conseil, AFII 47 pl. 365 30), 245 (+ note 1) |
↑74 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIV, 1837, p. 50 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 245-246, d’après les rapports de Quevreux et Ollivier (A. N., AFII 47 pl. 364 46, 48) |
↑75 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, pp. 245-246, (d’après les rapports de Quevreux et Ollivier, A. N., AFII 47 pl. 364 44, 46, 48), 309 |
↑76 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 51 |
↑77 | cf. Rapport du Comité révolutionnaire du Faubourg-du-Nord, d’après le récit de Mauvage (AFII 47 pl. 365 pièce 58) |
↑78 | cf. Colin JONES, The overthrow of Robespierre and the « indifference » of the people in American Historical Review, jun. 2014, p. 703 |
↑79 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 259 (note 3), d’après le rapport de Bodson le jeune, du Comité révolutionnaire de la section Révolutionnaire (A. N., F7 4432 pl. 9 30) ; E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XIX (2e pièce), p. 112 |
↑80 | cf. B. BACZKO, Comment sortir de la Terreur, Gallimard, 1989, pp. 22-23 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 212-214 (+ note) ; d’après les témoignages du notable Fréry (A. N., W 79) et de l’officier municipal Guyot (F7 4432) |
↑81 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 260 (+ note 2), d’après le récit des commissaires civils de la section du Faubourg-du-Nord (AFII 47 pl. 365 57) et le « Précis de ce qui s’est passé dans la séance du Conseil général de la Commune de Paris dans la nuit du 9 au 10 thermidor » (AFII 47 pl. 368 28) |
↑82 | Sainte-Claire Deville propose cette chronologie sur la base de témoignages, en dépit de l’interrogatoire du commissaire aux ventes des émigrés Louis-Joseph Foureau, qui situa une heure et demi plus tôt sa création, et du procès-verbal de la séance du Conseil général, qui mentionne l’arrivée de Robespierre jeune postérieurement à la nomination du comité d’exécution. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 260 (+ note 3), d’après le précis des employés au secrétariat de la Commune (A. N., AFII 47 pl. 368 28), le récit de Bodson jeune (A. N., F7 4432 pl. 9 30), et celui des commissaires civils du faubourg du Nord (AFII 47 pl. 365 57) ; Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIV, 1837, p. 52 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°VI, pp. 92-94 (interrogatoire de Foureau) |
↑83 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 260, 262, 264 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, pp. 219-220, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport fait au nom de la commission chargée de l’examen des papiers trouvés chez Robespierre et ses complices (…), Paris, Impr. nat., an III, Pièces justificatives, n°XLVIII, p. 183 |
↑84 | cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°VI, pp. 92-94 (interrogatoire de Foureau du 14 thermidor) |
↑85 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 281 |
↑86 | Pour des raisons évoquées plus haut, Sainte Claire Deville marque ici ses distances avec la chronologie du procès verbal du Conseil. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 260 (note 3) |
↑87 | cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XIX (5e & 10e pièces), pp. 114-115, 122 |
↑88 | Sainte Claire Deville situe plus tôt l’événement, ne tenant visiblement pas compte du témoignage de Blanchelaine. Cf. E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XIX (5e pièce), p. 115 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 256, 261 (+ note 1), d’après le récit de Legrand, commandant le détachement du Finistère au Comité révolutionnaire de la section (A. N., F7 4432 pl. 10 4) ; G. LENÔTRE, Robespierre et la « Mère de Dieu » — Le Mysticisme révolutionnaire, Paris, Perrin, 1926, chap. VI, p. 267 (note 11) |
↑89 | cf. E.-B. COURTOIS, Rapport fait au nom de la Commission chargée de l’examen des papiers trouvés chez Robespierre et ses complices, Paris, Maret, an III, Pièces justificatives, n°XLVIII, p. 183 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 261-263 ; Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, pp. 52-53 |
↑90 | cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 53 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 219-220 |
↑91 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 53 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 263, d’après A. N., F7 4432 pl. 9-30 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », pp. 220-221, d’après la déposition de Camus, membre de la Commune qui affirme avoir vu les deux Robespierre, Le Bas et Dumas avant son départ vers minuit ; Mémoire de Longueville-Clémentière (A. N., W 79) |
↑92 | cf. Rapport du commandant de la section du Faubourg-du-Nord (AFII 47 pl. 365 56) |
↑93 | cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 222, d’après le document original reproduit dans les Mémoires de Barras, membre du Directoire, Paris, Hachette, 1895, p. 195 |
↑94 | Ordre signé Louvet, Payan, Legrand et Lerebours (AFII 47 pl. 368 13) |
↑95 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 282 (+ note 1), d’après le rapport de Pellerin, adjudant instructeur d’artillerie de la cinquième légion (AFII 47 pl. 366 38) |
↑96 | cf. A. N., F7 4433 |
↑97 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 285 (+ note 2), d’après la déclaration de Renard, membre du Conseil général, section Poissonnière, du 14 thermidor an II. (F7 4774 89) |
↑98 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 54 ; E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n°XVIII, p. 111 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 222-223 |
↑99 | cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°VI (pièce 1), p. 94 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 279 (+ note 1) |
↑100 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 230 (+ note 1), 280 (note 1), d’après les interrogatoires immédiats des membres de la Commune rentrés dans leur section sitôt l’interdiction levée |
↑101 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 280 (+ note 2), 281 |
↑102 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 283, d’après A. N., AFII 47 pl. 368 12, 14 |
↑103 | cf. AFII 47 pl. 368 15 |
↑104 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 284, d’après AFII 47 pl. 368 30, 38 |
↑105 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 283, d’après AFII 47 pl. 368 11 |
↑106 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 285-286 (+ note 1), d’après la déclaration de Hugot (AFII 47 pl. 368 17) ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXX, p. 164 |
↑107 | cf. A. BIREMBAUT, Hesmart et son rôle au 9 thermidor, AHRF 1959, pp. 320-321 (note 52) ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 289 (note 1) |
↑108 | cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, pp. 54-55 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, nos VI, XXX, pp. 94, 163 & suiv. |
↑109 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, p. 280 (+ note 2), d’après le rapport de Thiéry et les déclarations du 16 thermidor an II de Chrétien et Renouard devant le Comité révolutionnaire de leur section (A. N., AFII 47 pl. 367 5 et F7 4668) |
↑110 | cf. Rapport du commandant de la section (A. N., AFII 47 366 21) |
↑111 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290, d’après le rapport de Coste, commandant en second de la section de la Réunion (AFII 47 pl. 367 18) |
↑112 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290, d’après le rapport de Varin du 15 thermidor (AFII 47 pl. 365 9) ; Billet de Varin, commandant de la section de la Fraternité (AFII 47 pl. 365 5) |
↑113 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290, d’après le rapport du comité révolutionnaire des Marchés (AFII 47 pl. 366 50) |
↑114 | cf. Compte-rendu du commandant en chef de la section de Bon-Conseil à Barras du 15 thermidor an II (AFII 47 pl. 365 32) ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290 |
↑115 | cf. Rapport des commandants et adjudant de la section (AFII 47 pl. 365 24) ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290 ; Procès verbal de l’assemblée générale de la section du Bonnet-Rouge, in G. WALTER, La Conjuration du Neuf Thermidor, p. 186 |
↑116 | cf. C. JONES, The overthrow of Robespierre and the « indifference » of the people in American Historical Review, jun. 2014, p. 705 |
↑117 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 290, d’après AFII 47 pl. 366 14 (déclaration des commissaires civils de la section de Mutius Scævola) |
↑118 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 291-292, d’après les rapports de Pellerin, adjudant d’artillerie de la section Popincourt (AFII 47 pl. 366 38), et de Gigre, leur capitaine (AFII 47 pl. 364 47) |
↑119 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 292-293, d’après les déclarations de Ch. Menant, caporal, de Legrand, Vian et Bontemps, capitaines de la section du Finistère, déposition du 16 thermidor de Pierre-Nicolas Prudhomme, blanchisseur (A. N., F7 4432 pl. 10 4); A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre » Payot, 1957, pp. 226-227 |
↑120 | cf. A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », Payot, 1957, p. 223 (note) |
↑121 | Sainte-Claire Deville situe cette action beaucoup plus tôt, en riposte à la proclamation de Barère, connue à la Commune peu après 22 h. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 277 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune in « Autour de Robespierre », p. 224 (+ note 1), d’après F7 4433 pl. 1 33 |
↑122 | cf. B. BACZKO, Comment sortir de la Terreur, p. 23, Gallimard, 1989, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, p. 75 |
↑123 | Nicolas avait été incarcéré vers 17 h. en même temps que Dumas. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 299-300 ; J. PALOU, Documents inédits sur le 9 thermidor, AHRF 1958 t.30 p. 47, d’après les interrogatoires du concierge de Sainte-Pélagie, Dauphinot, et du greffier Digeon (A. N., W 80) |
↑124 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 54 |
↑125 | cf. Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, p. 55 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 280 ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°VI (pièce 1), p. 94 |
↑126 | cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIV, 1837, p. 55 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 278, d’après AFII 47 pl. 368 28 |
↑127 | cf. AFII 47 pl. 364 16 |
↑128 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 288 (+ note 2), d’après les récits de Morel et de Longueville-Clementières (A. N., F7 4774 52, W 79 pp. 4-8) |
↑129 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 362-363, 371 |
↑130 | cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIV, pp. 55-56 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 293-294 (+ note 1), d’après le rapport d’Henriet et Dumont, membres du Comité révolutionnaire de Popincourt (AFII 47 pl. 366 36) |
↑131 | Sainte-Claire Deville fixe cet horaire d’après ceux fournis par Henriet et Dumont, présents à la Commune au moment de l’arrivée des Jacobins, et celui indiqué dans la réponse des Jacobins, plutôt que celui fourni sur le procès verbal de la Commune, lequel situe leur arrivée à 2h30. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 294 (+ note 2)-295 (note suite), d’après AFII 47 pl. 366 36 ; Séance extraordinaire du 9 thermidor — Procès-verbal de la séance, in P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIV, 1837, p. 56 |
↑132 | L’invitation, datée d’« une heure après minuit », est signée Arthur, Legrand, Payan, Chatelet, Grenard, Coffinhal, Fleuriot-Lescot ainsi qu’un certain Gi..etz (?). Cf. E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor…, p. 51 (note 1) |
↑133 | Sainte-Claire Deville ne précise pas sur quel document il s’appuie. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 300 |
↑134 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 295 (+ note 1)-296, 298, 305 (note 4), d’après le rapport du 10 thermidor d’Henriet et Dumont, membres du Comité révolutionnaire de Popincourt (AFII 47 pl. 366 36), et du commissaire de l’Assemblée générale de la section de l’Indivisibilité (F7 4432 pl. 7 6) |
↑135 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 301, d’après le précis des employés du secrétariat de la Commune (A. N., AFII 47 pl. 368 28) |
↑136 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 296-297, d’après E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor..., Pièces justificatives, n°XXXVI, p. 201 |
↑137 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 298, 301-302, d’après le rapport du commissaire de l’Assemblée générale de la section de l’Indivisibilité (F7 4432 pl. 7 6) |
↑138 | cf. J. PALOU, Documents inédits sur le 9 thermidor, AHRF t.30, 1958, p. 46, d’après A. N., W 80 (interrogatoire de Talbot, officier municipal de la section du Temple) ; E.-B. COURTOIS, Rapport sur les événements du 9 thermidor (…), Pièces justificatives, n° XXX, p. 140 ; A. MATHIEZ, Robespierre à la Commune le 9 Thermidor, in « Autour de Robespierre », pp. 227-228, d’après F7 4432 (section des Gravilliers) |
↑139 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 298, 305 (note 4), d’après le rapport de Bodson le jeune, du Comité révolutionnaire de la section Révolutionnaire (F7 4432 pl. 9 30); rapport du président de l’assemblée générale de la section de la Maison-Commune (AFII 47 pl. 365 19) ; E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Pièces justificatives, n°XXXVIII, pp. 204-205 (témoignages de Joseph Feucher et Jacques Meunier devant le comité civil de la section de la Maison commune) ; Un incident de la journée du 9 thermidor, in La Révolution française, revue d’histoire moderne & contemporaine t. LVI, 1911, pp. 238-239, d’après A. N. ? (cote non précisée) |
↑140 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 306 (+ note 1), d’après la lettre de Dulac à Fouquier-Tinville datée du 11 thermidor (A. N., W 79) |
↑141 | Sans préciser ses sources, Sainte-Claire Deville attribue également à Dulac l’arrestation de Fleuriot et des membres du comité d’exécution (Grenard, Coffinhal, Desboisseaux et Lerebours exceptés). Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 306 (+ note 1), d’après E.-B. COURTOIS, Rapport (…) sur les événements du 9 thermidor…, Paris, Impr. nat., an IV, Pièces justificatives, n°XXXIX, pp. 212-213 |
↑142 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 306-307 |
↑143 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 307, d’après le bulletin de santé de Gobeau (A. N., F7 4727) |
↑144 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 318 ; rapport du commandant des Gravilliers (A. N., AFII 47 366 27) |
↑145 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 332, d’après A. N., W 434 975, AFII* 298 |
↑146 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 326, d’après le mémoire de l’ex-administrateur de police Guyot (F7 4432) |
↑147 | cf. Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 344 ; P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 341 (+ note 1) |
↑148 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 349 |
↑149 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 350, 375 ; A. MATHIEZ, Une conséquence imprévue du 9 Thermidor, Annales révolutionnaires 1917, p. 411, d’après A. N., BB30 22 |
↑150 | Délivrance de passeports confiée à l’Administration de Police régénérée le 12 thermidor, administration des établissements publics confiée au Département de Paris le 22 suivant. Cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 350 |
↑151 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, pp. 350-352 ; Procès-verbal de la Convention nationale, t. XLII, Paris, Impr. Nat., an IV ; Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 473 |
↑152 | cf. P. SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II, p. 352 |