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Liens
3 réflexions au sujet de « Liens »
Richard
Bonsoir,
Je découvre votre site seulement aujourd’hui. Il me promet, semble-t-il, de passionnantes découvertes.
D’ores et déjà je vous signale un intéressant document que vous ignorez peut-être : il s’agit d’un manuscrit contemporain, témoignage de première main rédigé par un certain N. Jomard architecte qui était attaché au comité de S.P. par les fonderies de canons et qui assista aux derniers instants de Robespierre . J’ai publié ce document en 2013 dans une brochure maintenant épuisée. Je vous en transcris l’essentiel : « Robespierre a pendant la nuit parlé à 7 à 8 reprises, dans la salle de la Commune, au milieu de ses amis. Ses discours n’avaient pas de suite. Il invitait au ralliement autour de lui et de la Commune et traitait d’assassins tous les membres de la Convention. Les tribunes étaient publiques et l’on pouvait entrer à la Maison commune en montrant sa carte de citoyen, comme à l’ordinaire. On trouve Robespierre dans une salle voisine du lieu des séances de la Commune. Il est étendu par terre, blessé d’un coup de feu qui lui a traversé la mâchoire inférieure. On le relève et des sans-culottes le portent par les pieds et la tête : ils sont au moins douze autour de lui ; il lui déchirent la manche de son bvras droit et le dos de sa redingote qui était bleue. Pendant ce temps là, un gendarme avait trouvé Couthon et lui tira un coup de pistolet, mais dans le corps. On est à la recherche de St Just, Dumas, Payan, et à la poursuite de tous les autres conjurés, membres de la Commune. On amène Robespierre au Comité de S.P. ; il se cache la figure avec son bras droit. l’espèce de cortège s’arrête un instant au pied du grand escalier : des curieux viennent augmenter la foule, plusieurs d’entre eux qui étaient le plus près lèvent son bras droit pour voir sa figure ; l’un dit « il n’est pas mort car il est encore chaud », un autre dit : « Quand ce serait le corps de César, pourquoi ne l’avoir jeté à la voierie ? » L’on monte enfin avec le fardeau jusque dans une grande salle du comité. On le dépose sur une grande table, à l’opposé du jour ; on pose sa tête sur une boîte remplie de morceaux de pains de munitions moisis. Il ne remue pas les yeux, mais il respire beaucoup; il pose sa main droite sur son front ; on voit qu’il cherche à se cacher quoiqu’ayant l’air assoupi, l’on voit que sa blessure lui fait ressentir de grandes douleurs . Il entre du monde pour voir Robespierre. Chacun dit ce qui lui vient à l’idée. Un citoyen dit « Je ne connais qu’un homme qui ait su bien l’art des tyrans et cet homme c’est Robespierre ! » On amène St Just, Dumas et Payan, tous trois garrottés. Ce sont des gendarmes qui les escortent. St Just avance la tête pour voir Robespierre. St Just avait une figure abattue et humiliée ; ses yeux grossis peignaient le chagrin.Peu de temps après Elie Lacoste arrive ; on lui montre les captifs. Il dit : « il faut les mener à la Conciergerie ; ils sont hors de la loi, on les emmène ». Il parle ensuite à un chirurgien et lui dit de panser Robespierre afin de le mettre en état de pouvoir être puni. Ceux qui environnaient le corps continuaient de se venger en propos libres. le chirurgien lui lave la figure, lui met une clef entre les dents ; il cherche avec les doigts dans l’intérieur de la mâchoire, il trouve deux dents déracinées et les prend avec une pince, lui dit : « la mâchoire inférieure est cassée » Il enfonce dans la bouche plusieurs tampons de linge pour pomper le sang dont elle est remplie. le chirurgien passe à plusieurs reprises un lardoir par le trou de la balle et le fait sortir par la bouche. Il lave encore la figure et met ensuite un morceau de charpie sur la plaie, sur quoi il pose un bandeau qui passe autour du menton ; il coiffe en forme de serre-tête la partie supérieure de la tête avec un linge. Pendant cette opération chacun disait son mot. Lorsqu’on passa le bandeau sur le front un homme dit : « Voilà que l’on pose le diadème à Sa Majesté ». Un autre dit « Le voilà coiffé comme une religieuse ». Il devait entendre toutes ces choses car il avait quelque force et ouvrait souvent les yeux. Le pansement fini, on le recoucha en ayant soin de remettre la boîte sous sa tête. Je n’en ai pas vu davantage, m’étant retiré pour aller faire un somme. les vêtements que St Just portait n’étaient aucunement endommagés. Sa cravate même était bien mise. Il avait un habit de couleur chamois, un gilet fond blanc et une culotte de drap gris blanc. Pour Robespierre il était sans souliers, ses bas étaient retombés jusqu’à ses mollets, sa culotte déboutonnée et toute la chemise couverte de sang.
Voilà un témoignage qui sans doute ne manquera pas de retenir toute votre attention.
Au plaisir !
Bonsoir,
Merci pour votre participation, c’est encourageant pour cette entreprise de très longue haleine !
Je connaissais ce témoignage mais pas son auteur ni sa situation. Il semble être le même que « Faits recueillis aux derniers instants de Robespierre et de sa faction, du 9 au 10 thermidor », imprimé peu de temps après les faits mais non signé. En avez-vous vu l’original ? Son examen serait en effet très intéressant, surtout s’il contient des éléments non présents sur l’imprimé pouvant nous renseigner sur les circonstances de sa production !
Cordialement,
JB
Bonsoir,
Oui, j’avais vu l’original qui se trouvait en vente chez le libraire Jean Emmanuel Raux, rue de l’Odéon à Paris il y a une dizaine d’années.
Ce document a depuis , sans doute, été vendu.
Bonsoir,
Je découvre votre site seulement aujourd’hui. Il me promet, semble-t-il, de passionnantes découvertes.
D’ores et déjà je vous signale un intéressant document que vous ignorez peut-être : il s’agit d’un manuscrit contemporain, témoignage de première main rédigé par un certain N. Jomard architecte qui était attaché au comité de S.P. par les fonderies de canons et qui assista aux derniers instants de Robespierre . J’ai publié ce document en 2013 dans une brochure maintenant épuisée. Je vous en transcris l’essentiel : « Robespierre a pendant la nuit parlé à 7 à 8 reprises, dans la salle de la Commune, au milieu de ses amis. Ses discours n’avaient pas de suite. Il invitait au ralliement autour de lui et de la Commune et traitait d’assassins tous les membres de la Convention. Les tribunes étaient publiques et l’on pouvait entrer à la Maison commune en montrant sa carte de citoyen, comme à l’ordinaire. On trouve Robespierre dans une salle voisine du lieu des séances de la Commune. Il est étendu par terre, blessé d’un coup de feu qui lui a traversé la mâchoire inférieure. On le relève et des sans-culottes le portent par les pieds et la tête : ils sont au moins douze autour de lui ; il lui déchirent la manche de son bvras droit et le dos de sa redingote qui était bleue. Pendant ce temps là, un gendarme avait trouvé Couthon et lui tira un coup de pistolet, mais dans le corps. On est à la recherche de St Just, Dumas, Payan, et à la poursuite de tous les autres conjurés, membres de la Commune. On amène Robespierre au Comité de S.P. ; il se cache la figure avec son bras droit. l’espèce de cortège s’arrête un instant au pied du grand escalier : des curieux viennent augmenter la foule, plusieurs d’entre eux qui étaient le plus près lèvent son bras droit pour voir sa figure ; l’un dit « il n’est pas mort car il est encore chaud », un autre dit : « Quand ce serait le corps de César, pourquoi ne l’avoir jeté à la voierie ? » L’on monte enfin avec le fardeau jusque dans une grande salle du comité. On le dépose sur une grande table, à l’opposé du jour ; on pose sa tête sur une boîte remplie de morceaux de pains de munitions moisis. Il ne remue pas les yeux, mais il respire beaucoup; il pose sa main droite sur son front ; on voit qu’il cherche à se cacher quoiqu’ayant l’air assoupi, l’on voit que sa blessure lui fait ressentir de grandes douleurs . Il entre du monde pour voir Robespierre. Chacun dit ce qui lui vient à l’idée. Un citoyen dit « Je ne connais qu’un homme qui ait su bien l’art des tyrans et cet homme c’est Robespierre ! » On amène St Just, Dumas et Payan, tous trois garrottés. Ce sont des gendarmes qui les escortent. St Just avance la tête pour voir Robespierre. St Just avait une figure abattue et humiliée ; ses yeux grossis peignaient le chagrin.Peu de temps après Elie Lacoste arrive ; on lui montre les captifs. Il dit : « il faut les mener à la Conciergerie ; ils sont hors de la loi, on les emmène ». Il parle ensuite à un chirurgien et lui dit de panser Robespierre afin de le mettre en état de pouvoir être puni. Ceux qui environnaient le corps continuaient de se venger en propos libres. le chirurgien lui lave la figure, lui met une clef entre les dents ; il cherche avec les doigts dans l’intérieur de la mâchoire, il trouve deux dents déracinées et les prend avec une pince, lui dit : « la mâchoire inférieure est cassée » Il enfonce dans la bouche plusieurs tampons de linge pour pomper le sang dont elle est remplie. le chirurgien passe à plusieurs reprises un lardoir par le trou de la balle et le fait sortir par la bouche. Il lave encore la figure et met ensuite un morceau de charpie sur la plaie, sur quoi il pose un bandeau qui passe autour du menton ; il coiffe en forme de serre-tête la partie supérieure de la tête avec un linge. Pendant cette opération chacun disait son mot. Lorsqu’on passa le bandeau sur le front un homme dit : « Voilà que l’on pose le diadème à Sa Majesté ». Un autre dit « Le voilà coiffé comme une religieuse ». Il devait entendre toutes ces choses car il avait quelque force et ouvrait souvent les yeux. Le pansement fini, on le recoucha en ayant soin de remettre la boîte sous sa tête. Je n’en ai pas vu davantage, m’étant retiré pour aller faire un somme. les vêtements que St Just portait n’étaient aucunement endommagés. Sa cravate même était bien mise. Il avait un habit de couleur chamois, un gilet fond blanc et une culotte de drap gris blanc. Pour Robespierre il était sans souliers, ses bas étaient retombés jusqu’à ses mollets, sa culotte déboutonnée et toute la chemise couverte de sang.
Voilà un témoignage qui sans doute ne manquera pas de retenir toute votre attention.
Au plaisir !
Bonsoir,
Merci pour votre participation, c’est encourageant pour cette entreprise de très longue haleine !
Je connaissais ce témoignage mais pas son auteur ni sa situation. Il semble être le même que « Faits recueillis aux derniers instants de Robespierre et de sa faction, du 9 au 10 thermidor », imprimé peu de temps après les faits mais non signé. En avez-vous vu l’original ? Son examen serait en effet très intéressant, surtout s’il contient des éléments non présents sur l’imprimé pouvant nous renseigner sur les circonstances de sa production !
Cordialement,
JB
Bonsoir,
Oui, j’avais vu l’original qui se trouvait en vente chez le libraire Jean Emmanuel Raux, rue de l’Odéon à Paris il y a une dizaine d’années.
Ce document a depuis , sans doute, été vendu.