Grégoire Marie Jagot
Age : Né à Nantua, 44 ans en thermidor.
Adresse : 12 rue Saint-Nicaise
Métier : Juge de Paix
Fonction(s) : Elu député de l’Ain à la Convention nationale le 5 septembre 1792 ; membre du Comité de sûreté générale depuis le 13 octobre 1793
Sommaire
Origine et parcours de Grégoire Jagot
Juge de paix dans sa ville natale de Nantua, Grégoire Jagot fut successivement envoyé par son département de l’Ain siéger à l’Assemblée législative de 1791 puis à la Convention nationale le 5 septembre 1792. Aussitôt reparti en mission avec Hérault Séchelles pour organiser le nouveau département du Mont-Blanc, il est absent au moment du procès de Louis XVI(1)cf. A. ROBERT, E. BOURLOTTON & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t. III, pp. 394-395.
Rôle de Jagot au Comité de sûreté générale
Jagot intègre le Comité de sûreté générale le 13 octobre 1793, en même temps que Du Barran, Louis du Bas-Rhin et Laloy, en remplacement de membres démissionnaires ou appelés en mission(2)cf. Emilie CADIO, Le Comité de sûreté générale (1792-1795), in La Révolution française — Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française 3|2012, pp. 4-5.
Les membres du Comité se répartissant le travail par régions, Jagot fut chargé, avec Amar, de celle du Midi(3)cf. E. CADIO, Le Comité de sûreté générale (1792-1795), in La Révolution française — Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française 3|2012, p. 6 .
Comme ses collègues Vadier et Voulland, mais contrairement à Amar ou à Moïse Bayle, Jagot soutenait dans sa région les patriotes prononcés(4)cf. Michel EUDE, Le Comité de Sûreté générale en 1793-1794, AHRF 1985, p. 298.
Il assista Amar dans le remplacement de presque la moitié des employés du Comité, congédiés suite au règlement du 20 germinal(5)cf. M. EUDE, Le comité de sûreté générale de la Convention, in « L’Etat et sa police en France (1789-1914) », 1979, Droz, p. 18 (note 7). Jagot était le membre du Comité de sûreté générale principalement chargé de superviser l’activité du Bureau des détenus, secondé par Amar, Louis du Bas-Rhin ou Voulland(6)cf. M. EUDE, Le Comité de Sûreté générale en 1793-1794, AHRF 1985, pp. 300-301.
Jagot à l’approche de Thermidor
Répondant à la commission de Saladin, Barère témoignera que Robespierre lui reprocha le 5 thermidor d’avoir contribué à la légende de « Robespierre dictateur » en commentant la motion aux Jacobins datée vraisemblablement du 13 messidor(7)Aulard la situe pour sa part au 11 messidor. Cf. Alphonse AULARD, La Société des Jacobins t. VI, Paris, 1897, p. 198 de Marc-Claude Naulin, vice-président du Tribunal révolutionnaire, qui appelait à purger la Convention(8)cf. Arne ORDING, Le Bureau de police du Comité de salut public : étude sur la Terreur, Oslo, J. Dybwad, 1930, pp. 134-135. Jagot aurait dit que la motion de Naulin était la prolongation des insinuations de Robespierre(9)Moniteur n°190, an III. Naulin fut arrêté dès le lendemain, suivi bientôt du juré au Tribunal révolutionnaire Vilate, soupçonné d’être son complice(10)cf. Arne ORDING, Le Bureau de police du Comité de salut public : étude sur la Terreur, Oslo, J. Dybwad, 1930, pp. 134, 138.
Le 29 messidor, il est reconduit comme membre de la Société des Jacobins en même temps que Monestier(11)cf. A. AULARD, La Société des Jacobins t. VI, p. 225.
Dans une note préparatoire de son discours du 8 thermidor, Robespierre cite Jagot nommément. Avec Amar, ils détiendraient plus de pouvoir que le reste du Comité de sûreté générale grâce à leur emprise sur la police et à « cette armée de commis dont ils sont les patrons et les généraux »(12)cf. Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, tome 10, pp. 551 (note 2)-552; P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution, t. XXXIII, p. 417.
Jagot pendant et après le 9 Thermidor :
Comme David et Lavicomterie, Jagot fut absent de la séance à la Convention le 9 thermidor. Il réoccupe sa fonction dès le lendemain, comme l’atteste sa signature aux arrêtés des comités de Salut public et de Sûreté générale, notamment sur la liste des 66 prisonniers (qui incluait Fleuriot-Lescot) que le Comité envoie vers 15 h. à la Conciergerie(13)cf. Alphonse AULARD, Recueil des Actes du Comité de Salut public, t. XV, p. 481 ; Paul SAINTE-CLAIRE DEVILLE, La Commune de l’an II. Vie et mort d’une assemblée révolutionnaire, Paris, Plon, 1946, p. 331 (+ note 1), d’après A. N., W 79 ?. Le 13 thermidor, le conventionnel Merlinot lui reproche cette absence. Il est destitué du Comité de sûreté générale en même temps que David et Lavicomterie(14)cf. Réimpression de l’ancien Moniteur, t. XXI, Paris, Plon, 1861, p. 367 .
Pendant l’an III, Jagot est mis en cause après la découverte de papiers de la section de Guillaume-Tell, où Amar et lui-même recommandaient de faire figurer l’état de fortune sur la liste des personnes arrêtées. Egalement accusé de complicité dans les émeutes de germinal an III, il est arrêté le 14 prairial (2 juin 1795). Libéré par l’amnistie de Brumaire an IV, il se retire de la vie politique à Toul où il termine sa vie en 1838(15)cf. A. ROBERT, E. BOURLOTON & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t. III, Paris, Bourloton, 1891, p. 395.
Réferences