Antoine Charles Marie Garnier, dit
Age : Né à Troyes, 51 ans en thermidor
Surnom : Appelé Garnier de l’Aube pour le différencier de son collègue conventionnel Garnier de Saintes
Métier : Avocat
Fonction (s) : Procureur-syndic de Troyes en 1790, élu député de l’Aube à la Convention le 6 septembre 1792. Envoyé en mission auprès des départements durant l’an II, membre du Comité de sûreté générale à partir du 25 octobre 1794.
Parcours et débuts politiques de Garnier de l’Aube
Garnier de l’Aube devint procureur de la commune de Troyes au début de la Révolution. Elu député de l’Aube à la Convention le 6 septembre 1792, il siège dans les rangs de la Montagne. Il est fréquemment envoyé en mission en 1793, dans son département, dans l’Yonne, le Jura et dans l’Ain. Dantoniste, il n’intervint pas pour le défendre après son arrestation(1)cf. A. ROBERT, E. BOURLOTTON & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889 t. III, p. 110 ; J. TULARD, J.-F. FAYARD et A. FIERRO, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, Robert Laffont, 1987, p. 843.
Lecointre prétendit avoir écrit ses premiers actes d’accusation contre le gouvernement six mois avant la chute de Robespierre. Il aurait montré une première épreuve, intitulée « Le Décemvirat, organisé et présidé par Robespierre », à Garnier de l’Aube, ainsi qu’à Laumont du Cavados, Fréron , Rovère et Barras(2)cf. L. LECOINTRE, « Les crimes des sept membres des anciens Comités de salut public et de sûreté générale (…) », an III, pp. 31-32 (+note).
Garnier de l’Aube pendant le 9 Thermidor
Durant la séance de la Convention qui vit son arrestation, la phrase adressée à Robespierre : « Le sang de Danton t’étouffe », est attribuée à Garnier de l’Aube (bien qu’également à Legendre(3)cf. P. de BARRAS, Mémoires t. I, Paris, Hachette, 1895, p. 186), mais n’apparaît ni dans le procès verbal ni dans les journaux de l’époque ayant rapporté tout ou partie des débats. Elle serait ainsi apparue en 1795 : « Tu ne parleras pas, le sang de Danton retombe sur ta tête, il coule dans ta bouche, il t’étouffe ! »(4)cf. Galart de MONTJOIE, Histoire de la conjuration de Maximilien Robespierre, Paris, Maret, s. d. [1795], p. 195. En 1797, elle revêt une forme légèrement différente : « Tais-toi, ta bouche est pleine du sang de Danton »(5)cf. Intermédiaire des chercheurs et des curieux t. 55, 1907, p. 455, d’après G. V. VASSELIN, Mémorial révolutionnaire de la Convention, Paris, an V [1797], t. III, pp. 382-383.
Elle n’apparaît sous sa forme définitive qu’au début de la Restauration(6)cf. Intermédiaire des chercheurs et des curieux t. 55,1907, p. 229, d’après Petite biographie Conventionnelle, ou Tableau moral et raisonné des 749 députés, etc., 1815, Eymery, reprise telle quelle en 1837 par Buchez(7)cf. P.-J.-B. BUCHEZ & P.-C. ROUX, Histoire parlementaire de la Révolution (…), t. XXXIV, 1837, p. 33.
Témoignant après la mort de Féraud, le conventionnel Jourdan relatera que le 9 thermidor, après l’annonce de la libération d’Hanriot vers 20 h., Garnier de l’Aube serait sorti côté Carrousel avec une demi-douzaine d’autres députés armés de pistolets pour aller à la rencontre du général parisien. Féraud aurait fermement harangué les canonniers et ainsi contribué à faire fuir les assaillants(8)cf. Jean PALOU, Documents inédits sur le 9 thermidor, AHRF 1958 t.30 pp. 49-50, d’après Bibl. historique de la Ville de Paris, Série 21, Divers B.
Garnier de l’Aube après le 9 Thermidor
En brumaire an III, Garnier de l’Aube intègre le Comité de sûreté générale et réclame vainement, après l’insurrection du 12 germinal, l’arrestation de l’ensemble des anciens membres qui constituaient les deux comités dits de gouvernement de l’an II. Après avoir tenté, aux côtés de Fréron, de se faire élire député de la Guyanne au Conseil des Cinq-Cents, il quitte la vie politique et meurt en 1805(9)cf. A. ROBERT, E. BOURLOTTON & G. COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français (…) de 1789 à 1889, t. III, p. 110 ; J. TULARD, J.-F. FAYARD et A. FIERRO, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, Robert Laffont, 1987, p. 843.
Réferences